5G: «pas de négociations avec les opérateurs sur une compensation financière» prévue pour le démontage des antennes Huawei, affirme Cédric O

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«Il n’y a pas de négociations avec les opérateurs sur une compensation financière» pour le démontage des antennes Huawei à l’horizon 2028, à la demande du gouvernement français qui invoque des raisons de sécurité sur le futur réseau 5G, a affirmé jeudi le secrétaire d’Etat au numérique Cédric O. «Il n’est pas prévu, en aucun cas, qu’il y ait des indemnisations des opérateurs pour les décisions qui ont été prises» au sujet de Huawei, a déclaré Cédric O lors de la présentation du volet numérique du plan de relance du gouvernement, annoncé jeudi.

Bouygues Telecom et SFR, les deux opérateurs qui ont bâti pour moitié leur réseau mobile avec l’équipementier chinois, avaient annoncé en juin dernier avoir demandé à l’Etat une compensation financière si celui-ci décidait de ne pas autoriser Huawei sur le futur marché de la 5G. Olivier Roussat, le président de Bouygues Telecom, avait encore évoqué la semaine dernière une «discussion que l’on peut qualifier de négociation» avec l’Etat sur une compensation pour l’obligation de démonter les antennes Huawei.

La France n’a pas interdit explicitement le matériel Huawei pour le déploiement de la 5G, mais l’Agence nationale chargée de la sécurité informatique Anssi a restreint très fortement les autorisations d’exploitation. Bouygues Telecom a ainsi expliqué qu’il allait devoir retirer 3.000 antennes de téléphonie mobile Huawei d’ici à 2028 dans les zones très denses en population. Huawei, numéro un mondial des équipements 5G, est dans le collimateur des Etats-Unis qui le soupçonnent d’espionnage potentiel au profit de Pékin. L’administration Trump fait pression sur les pays alliés pour qu’ils renoncent à utiliser ses équipements.Seuls trois équipementiers télécoms, les européens Nokia et Ericsson et le chinois Huawei, sont capables de fournir les équipements pour les futurs réseaux 5G, le futur système de télécommunications mobiles.

L’Arcep, régulateur français des télécoms, a fixé à septembre prochain les enchères pour l’attribution des nouvelles fréquences 5G. Les premières offres commerciales pourraient être disponibles en France avant la fin de l’année. La semaine dernière, Bouygues Telecom avait tempéré les craintes des analystes financiers sur l’impact des démontages d’antennes sur ses comptes. «Le temps laissé pour démonter les antennes est assez raisonnable en termes d’impact financier dans (les) résultats opérationnels» de l’entreprise, avait déclaré Olivier Roussat.