En août 1951, la population de Pont-Saint-Esprit (Gard) fut frappée par un mal inhabituel: un empoisonnement au pain qui provoqua des hallucinations collectives et la mort pour certains. Cette affaire de santé publique, jamais élucidée, a inspiré une fiction qui sera diffusé sur France 3 le 13 février à 20h35. «Le pain du diable» raconte, à la manière d’un roman policier, ce fait divers qui fit grand bruit dans la France d’après-guerre où le pain était l’aliment de base et où, du fait des fréquentes pénuries, l’Etat assurait la répartition de la farine. En pleine torpeur estivale, plusieurs habitants de Pont-Saint-Esprit sont soudain pris de maux étranges après avoir mangé du pain. Une première personne décède. La presse, en mal de sujets en cette période de l’année, saute sur l’affaire. Un climat de panique s’installe. Craignant une contagion, les autorités désignent tout du suite un coupable: le boulanger (interprété par Aurélien Recoing), et son mitron (Julien Tortora), qui clament leur innocence. Mais la population, soucieuse de connaître la vérité, crée un comite des victimes – le 1er en France – et mène sa propre enquête: un autre produit bien plus toxique à base de mercure, utilisé pour des fongicides, est découvert dans les camions transportant la farine…. L’orgine de l’empoisonnement n’a en fait jamais été élucidée. «Les autorités ont fait une enquête bâclée et ont voulu désinformer, par peur du scandale», explique le scénariste Olivier Dutaillis». L’affaire du pain maudit fut une des «1ères grandes affaires de santé publique», avant le talc Morange, la vache folle et le sang contaminé, souligne-t-il. Elle fit couler beaucoup d’encre, mais aucun film n’en avait encore jamais parlé. Le téléfilm, tourné sur place, s’appuie sur une documentation fouillée mais a pris des libertés pour les besoins de la fiction. «Il fallait introduire des personnages fictifs car là-bas le sujet reste sensible», confie Olivier Dutaillis.
