Cyberharcèlement d’une journaliste: la cour d’appel aggrave la condamnation

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La cour d’appel de Rennes a légèrement aggravé mercredi la condamnation d’un trentenaire à 5 mois de prison avec sursis probatoire de 3 ans pour avoir harcelé sur internet la journaliste Nadia Daam, après une chronique. En novembre 2017, sur Europe 1, Nadia Daam avait qualifié un forum de «poubelle à déchets non recyclables d’internet», lors d’une chronique humoristique portant déjà sur le cyberharcèlement subis pas deux militants féministes sur le site «Jeuxvideos.com». Le lendemain, elle portait plainte après un déferlement de messages haineux, dont celui du prévenu, Charlie Vidal, 31 ans aujourd’hui, qui menaçait «de nombreux viols» la fille mineure de la journaliste. En 2019, M. Vidal, étudiant en philosophie et assistant d’éducation, avait été condamné en 1ère instance par le tribunal correctionnel de Rennes à 5 mois de prison avec sursis simple et 2.500 euros pour préjudice moral. La cour d’appel a donc aggravé la peine, ajoutant un sursis probatoire de 3 ans, 4.000 euros de dommages et intérêts et l’obligation de se soumettre à des soins psychiatriques, pour menace de crime envers la famille de Mme Daam et en particulier sa fille mineure. Le prévenu n’a «pas remis en cause son comportement», qu’il assimile «à un droit de réponse» selon la cour, sa personnalité «inquiétante» ajoutée à la gravité des faits ont motivé la peine. Maître Eric Morain, l’avocat de la journaliste, a déclaré sa «satisfaction de voir le prévenu contraint de se soigner et d’indemniser» sa cliente. Nadia Daam, qui travaille désormais sur Arte, avait indiqué à l’audience que «tout avait changé» après ces attaques en ligne. «J’ai reçu des centaines de messages, des menaces de mort, des photomontages en train de me faire égorger ou violer, avec le nom et l’identité de ma fille», avait-elle dit, émue. «Je ne travaille plus pareil, ça m’a ôté une partie de ma liberté», avait-elle confié, rappelant en outre qu’elle avait dû déménager après ces menaces.