Cyberattaque : le Maroc dénonce un «acte criminel» mené par des «parties hostiles» au pays

Le Maroc a dénoncé jeudi un «acte criminel» mené par des «parties hostiles» au pays, près de 48 heures après une cyberattaque attribuée par des médias locaux à des hackers algériens revendiquant la divulgation de données personnelles de deux millions de salariés.

Mardi soir, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et le ministère marocain de l’Emploi ont été la cible d’un piratage attribué, selon la presse locale, à un groupe de hackers algériens se présentant sous le nom de «Jabaroot DZ».

Le groupe, dont l’origine et l’authenticité n’ont pas pu être vérifiées par l’Agence France-Presse, a revendiqué ces cyberattaques sur l’application Telegram. Il a affirmé avoir publié un fichier contenant les numéros de cartes d’identité, numéros de téléphone et coordonnées bancaires de 1.996.026 salariés employés par près de 500.000 entreprises.

«Ces attaques, menées par des parties hostiles, ont entraîné la fuite d’un certain nombre de données relatives à la CNSS sur les réseaux sociaux», a affirmé jeudi le porte-parole de l’exécutif, Mustapha Baitas, après la réunion hebdomadaire du gouvernement.

«Il s’agit d’un acte criminel», a-t-il dénoncé, sans désigner de responsables. Mercredi, la CNSS avait indiqué que, après une première vérification, leur contenu des documents divulgués était «souvent faux, inexact ou tronqué», sans plus de détails. Elle a aussi affirmé qu’une enquête administrative interne était en cours. Le ministère de l’Emploi a assuré pour sa part qu’»aucune donnée personnelle ou sensible n’avait été compromise».

Ces piratages sont «sans nul doute une tentative de nuire aux percées diplomatiques» du Maroc, notamment sur la question du Sahara occidental, a affirmé M. Baitas. Le dossier du Sahara occidental est au coeur de vives tensions entre le Maroc et l’Algérie.

Cette ex-colonie espagnole, considérée comme un territoire non autonome par l’ONU, oppose depuis un demi-siècle le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l’Algérie.

Mardi, les Etats-Unis ont réaffirmé leur soutien à un plan d’autonomie sous «souveraineté marocaine» pour ce territoire, ce qu’Alger a dit «regretter de la part d’un pays membre permanent du Conseil de sécurité» de l’ONU.

L’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021, dénonçant des «actes hostiles» de Rabat, notamment la normalisation avec Israël fin 2020 et son soutien aux indépendantistes kabyles du MAK. Le Maroc avait jugé cette décision «complètement injustifiée».