Caricatures Mahomet : le cas de 2 jeunes Tunisiens en cassation

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La Cour de cassation de Tunisie examine jeudi la condamnation à 7 ans de prison de 2 jeunes pour avoir publié sur internet des caricatures du prophète Mahomet, un dossier témoignant, selon l’opposition, de la volonté des islamistes au pouvoir de limiter la liberté d’expression. Les 2 jeunes, Jabbeur Mejri qui est emprisonné et Ghazi Béji qui a fui à l’étranger, ont été condamnés à sept ans et demi de prison pour avoir «diffusé des écrits susceptibles de troubler l’ordre public», pour «offense à autrui via les réseaux publics de communication» et pour «outrage aux bonnes moeurs». Le verdict rendu en mars 2012 après un procès à huis-clos avait été confirmé en appel en juin de la même année, la Justice ayant considéré que la diffusion par des Tunisiens de caricatures du prophète sur Facebook tombait sous le coup de la loi tunisienne. Le tribunal de Mahdia a estimé dans son jugement en mars que représenter le «saint Prophète, d’une manière dégradante et méprisante le montrant dans des postures à connotation sexuelle» est de «nature à offenser les sentiments d’autrui et la diffusion a pour conséquence de troubler l’ordre public». Cette affaire avait fait grand bruit en Tunisie, l’opposition laïque et les défenseurs des droits de l’Homme considérant que les 2 jeunes ont été condamnés pour un «délit d’opinion».