A. BORGHINO (AnimFrance) // C. HAUTIER (SPI) : «Nous nous réjouissons de la place accordée à l’animation dans la sélection du Festival de Cannes»

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AnimFrance et le Syndicat des Producteurs Indépendants se sont réjouis dans un communiqué commun de la place accordée à l’animation dans la sélection du Festival de Cannes 2024. L’occasion pour media+ d’évoquer cette visibilité avec Amanda BORGHINO, Déléguée générale adjointe chez AnimFrance et Céline HAUTIER, Déléguée Animation du SPI.

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En quoi le genre de l’animation est-il particulièrement bien représenté du Festival de Cannes 2024 ?

Amanda BORHINO

Nous nous étions émus, à l’issue de l’édition 2023 du Festival de Cannes, de la non-présence de l’animation. Nous sommes très heureux que nos revendications ont été entendues et que l’animation soit particulièrement bien représentée au Festival de Cannes 2024. Citons par exemple en compétition officielle «La plus précieuse des marchandises» de Michel Hazanavicius, «Slocum et moi» de Jean-François Laguinie ou encore «Silex and the city» de Jul. Au global, 8 longs et 4 courts métrages d’animation figurent dans la sélection du Festival. 10 de ces films impliquent, de près ou de loin la France. Notons aussi que le Studio Ghibli recevra cette année une Palme d’or d’honneur pour son empreinte historique dans l’animation mondiale.

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En quoi est-ce important pour le genre de l’animation d’être représenté à un événement comme le Festival de Cannes ?

Céline HAUTIER

Le combat du SPI est de faire reconnaitre l’animation comme une technique au service de toutes les narrations et non comme un genre mis de côté car destiné à un public jeune. L’animation permet la richesse des expressions. Nous avons regretté à de nombreuses reprises que l’animation soit mise à part dans la sélection du Festival de Cannes. Depuis «Valse avec Bachir» il y a 16 ans, aucun film d’animation n’avait intégré la compétition officielle. Ils sont toujours hors compétition ou relégués à une diffusion au Cinéma de la Plage, comme si l’animation n’avait pas sa place au même titre que la prise de vue réelle. Nous sommes heureux de la prise de conscience prise cette année et invitons le Festival à poursuivre cette attention portée à l’animation pour les prochaines éditions.

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En quoi la filière de l’animation est-elle pleine de vitalité ?

Amanda BORHINO

L’animation française est pleinement reconnue à l’internationale. L’animation est le champion de l’export. La filière est en pleine vitalité. Son dynamisme tient à l’excellence de ses talents, auteurs et autrices, techniciens et techniciennes.  À travers notre présence à Cannes, et nos rencontres avec les différents partenaires et producteurs, l’idée est de nous faire entendre auprès des pouvoirs publics. Nous ne sommes pas en quête de notoriété, mais que l’État Français se rendent compte de la difficulté de notre filière. Pour un film d’animation, de nombreux talents sont mobilisés ! Il faut continuer à œuvrer pour favoriser la production française dans l’animation.

Céline HAUTIER

Les barrières historiques entre animation et prise de vue réelle commencent à sauter petit à petit, dans les commissions de soutien, dans le rapport que les diffuseurs entretiennent avec les techniques animées et dans l’accueil du public en salles ces derniers mois. Mais ce mouvement est trop lent. Les obstacles au financement sont trop nombreux et souvent rédhibitoires pour les projets. C’est aujourd’hui un travail de toute la filière pour sensibiliser les partenaires, des diffuseurs au public en passant par les institutions publiques, les distributeurs et exploitants. Nous devons poursuivre nos efforts pour que les projets puissent se produire sur le territoire français dans de bonnes conditions.