Aurélie FILIPPETTI, Ministre de la Culture et de la Communication

354

 

media+

Assistons-nous actuellement à un tournant significatif de l’audiovisuel ?

Aurélie FILIPPETTI

Nous assistons en effet à un tournant technologique et numérique pour l’audiovisuel français et européen. Aujourd’hui, la télévision n’est plus uniquement diffusée sur les canaux analogiques traditionnels, mais par Internet. Du coup, cela remet en cause tout notre système de régulation. A ce titre, comment pourrons-nous préserver une bonne exposition des œuvres d’expression française ou européenne avec un Internet beaucoup plus difficile à réguler que l’était la télévision traditionnelle…

media+

Assurer l’indépendance de l’audiovisuel public, est-ce une priorité de votre point de vue ? 

Aurélie FILIPPETTI

Absolument ! Le gouvernement et moi-même travaillons pour renforcer l’indépendance de l’audiovisuel public. Visiblement, de mauvaises habitudes ont été prises sous l’ère Sarkozy. Ministres et Président de la République – disons le franchement – avaient l’habitude de donner des ordres aux Présidents de l’audiovisuel public. Ce n’est plus le cas aujourd’hui ! A cet égard, j’ai présenté au Conseil des Ministres, un projet garantissant la nomination par le CSA des Présidents de l’audiovisuel public.  

media+

Rémy Pflimlin plaide pour un élargissement de l’assiette de la redevance aux écrans numériques. Est-ce un point de dissension entre vous ?

Aurélie FILIPPETTI

Ce n’est pas du tout un point d’achoppement, c’est un sujet de débats et de discussions. Il y aura prochainement un groupe de travail composé de parlementaires qui seront chargés de réfléchir à l’évolution du financement et des recettes de l’audiovisuel public. Il me semble tout-à-fait normal que le Président de France TV fasse part de ses propres propositions dans le cadre de ce débat.    

media+

Vous avez demandé à Rémy Pflimlin de réaliser des économies concernant l’audiovisuel public. A ce jour, on s’aperçoit que c’est la culture est en train de trinquer. Etes-vous surprise par ces choix ?

Aurélie FILIPPETTI

Ce que je peux vous assurer, c’est que la place de la culture sur le service public sera maintenue, préservée et même valorisée. C’est dans le contrat d’objectifs et de moyens mis en place entre l’Etat et France Télévisions, et cela fait partie du cœur de la mission du service public. Concernant le plan d’économie, il est de l’ordre de 2% sur trois ans. A présent, concernant les choix de programmation de France Télévisions, je n’ai pas à me prononcer sur telle ou telle émission. Ce qui est certain, c’est que nous aurons un certain nombre de préconisations d’ordre général sur la manière de mieux valoriser la musique à la télévision et à la radio.