«Being the Ricardos» : Nicole Kidman va incarner la célèbre humoriste américaine Lucille Ball

297

La plupart du temps, l’arrivée d’une star mondiale comme Nicole Kidman est une bénédiction pour un film mais lorsque les producteurs de «Being the Ricardos» ont dévoilé qu’elle allait incarner la célèbre humoriste américaine Lucille Ball, les critiques se sont déchaînées. 

Les adorateurs outragés de «I Love Lucy», sitcom parmi les plus populaires aux Etats-Unis, ont si violemment accusé l’actrice australienne de sacrilège que la propre fille de Lucille Ball, Lucie Arnaz, a dû les implorer de se calmer dans une vidéo publiée sur internet. ««Elle ne lui ressemble pas», «son nez n’est pas le même», «elle n’est pas aussi drôle»… Faites-nous confiance. Ça va être un film sympa», disait-elle alors. 

Nicole Kidman et le réalisateur Aaron Sorkin ne se sont pas laissés démonter par cette pluie de critiques et les fans de Lucille Ball pourront bientôt juger sur pièce: le film, présenté lundi à Los Angeles, sort dans les salles américaines vendredi et sur la plateforme Amazon Prime fin décembre. La sitcom des années 1950 suivait les extravagantes aventures des époux Ricardo, un jeune couple de New York, avec des audiences qui pouvaient atteindre jusqu’à soixante millions de téléspectateurs. «Being the Ricardos» se déroule majoritairement dans les coulisses de cette série, au cours d’une semaine de 1952 durant laquelle Lucille Ball est publiquement accusée d’être une communiste en pleine «chasse aux sorcières» du maccarthysme. C’est Javier Bardem qui incarne Desi Arnaz, acteur d’origine cubaine qui fut l’époux de Lucille Ball dans la sitcom comme à la ville. Le choix du quinquagénaire espagnol pour camper Arnaz, qui n’avait que 35 ans en 1952, a fait cracher encore un peu plus de venin aux grincheux inconditionnels de «I Love Lucy». C’est que l’irrévérencieux réalisateur Aaron Sorkin se souciait peu de créer une réplique à l’identique de la sitcom. «Faire une copie carbone ne l’intéressait tout simplement pas, et c’est audacieux», a lancé Nicole Kidman lors d’une projection de presse. «C’était effrayant mais incroyablement stimulant», confie l’Australienne. Décédée en 1989, Lucille Ball a trôné sur le petit écran américain pendant trois décennies, ce qui lui valut le surnom de «Reine de la télé». Après «I Love Lucy», diffusé de 1951 à 1957, elle fut la vedette d’une série de shows mettant en scène son personnage de Lucy et a figuré dans plus de 70 films. «Being the Ricardos» met en lumière son rôle de pionnière pour les femmes à la télévision, lorsqu’elle prend par exemple en main la direction des scènes sur le plateau. Même si le film se concentre sur Lucille Ball et les autres personnes derrière la sitcom, Nicole Kidman est parfois amenée à recréer des moments phares de la série, comme lorsqu’elle foule du raisin dans un vignoble italien. «J’étais obsédée par le fait d’être totalement exacte», Aaron Sorkin, lui, «avait l’obsession de montrer des êtres humains», résume l’actrice. «J’ai insisté auprès de chacun sur le fait que je ne voulais pas une imitation… «Jouez les personnages tels qu’ils sont dans le scénario. Vous en êtes tout à fait capables»», se souvient de son côté le réalisateur. Aaron Sorkin voulait plus que tout éviter que Nicole Kidman et Javier Bardem «ne prennent peur devant le poids d’une imitation». «Une imitation est bien inférieure à ce que nous avons fait», tranche-t-il.