Crise: l’Arcep opposée à des investissements de l’Etat dans les télécoms

    Le président de l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep), Paul Champsaur, s’est dit opposé jeudi à des investissements de l’Etat dans le secteur des télécoms pour suppléer les opérateurs, que la crise pourrait rendre frileux. «Dans les télécoms, les investissements sont d’abord des investissements innovants. Il y a des problèmes de choix technologiques et il est très dangereux que l’Etat les fasse», a déclaré M. Champsaur, lors du congrès annuel de l’Idate (Institut de l’audiovisuel et des télécoms en Europe) à Montpellier. La crise risque de freiner les investissements des opérateurs dans l’Internet à très haut débit, avait estimé un peu plus tôt le Directeur Général de l’Idate, Yves Gassot. «Il y a des exemples passés, pas très anciens, en France et dans d’autres pays, qui montrent que l’Etat peut se tromper lourdement», a ajouté M. Champsaur. «On n’est pas dans une situation où les choses sont prêtes, les technologies choisies, et où il suffirait d’accélérer le mouvement», a-t-il souligné. «Il y a des secteurs autres que les télécoms qui se prêtent mieux à des relances keynésiennes», a-t-il jugé. M. Champsaur s’est cependant dit favorable à la poursuite par les collectivités territoriales de leurs investissements dans les télécoms. Concernant le déploiement de la fibre optique, pour lequel aucun accord n’a été encore été trouvé entre les opérateurs, il a reconnu que c’était «plus compliqué que prévu» car «les opérateurs français ont fait des choix technologiques différents». «J’ai bon espoir. Il y a des expérimentations qui sont lancées et j’aimerais qu’elles s’élargissent et que les investissements soient lancés», a ajouté le président de l’Arcep.