Cyberespace/ Anssi : la France veut encourager les grandes puissances à dialoguer

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La France veut encourager les grandes puissances à dialoguer au cours d’une conférence pour définir des règles de droit dans le cyberespace et promouvoir la paix, a annoncé mercredi Guillaume Poupard, directeur général de l’Agence nationale de la sécurité des services d’information (Anssi).

«On veut avoir un intérêt commun avec les grandes puissances pour que le cyberespace ne devienne pas un lieu de non droit et aujourd’hui on n’en est pas loin, il y a urgence», a dit le responsable de l’agence gouvernementale française.

La conférence à laquelle la Russie et la Chine devraient être présentes est prévue les 6 et 7 avril à l’Unesco à Paris et est organisée par le secrétariat général de la sécurité nationale (SGDSN).

Les Etats ont beaucoup travaillé à l’adaptation du droit de la guerre dans le cyberespace. «On est en train de codifier comment on va se taper dessus mais on ne sait pas comment on va éviter de se taper dessus, il n’y a pas de processus de désescalade, d’atténuation des conflits comme il y a dans le monde physique», a dit Guillaume Poupard.

«Les questions sur la stabilité du cyberespace, essentielle pour le développement économique et de paix ne sont quasiment pas traitées», a-t-il affirmé. La France veut donc lancer une large réflexion en impliquant les juristes, et qui ne soit pas limitée aux Occidentaux, pour fixer des règles communes. «Le cyberespace se traite globalement», insiste-t-il. «D’ailleurs les Russes et les Chinois sont demandeurs, d’après les contacts que l’on a eu ils nous disent qu’ils aimeraient bien parler parce qu’on leur met beaucoup de choses sur le dos et que c’est parfois exagéré».

«Le droit du cyberespace n’existe pas, il y a des notions élémentaires du droit classique qui sont difficiles à transcrire dans le cyberespace», comme le territoire ou la légitime défense. La question de responsabilité des attaques est cruciale alors que leur attribution à un pays ou à un groupe reste très complexe, a-t-il souligné.

La conférence doit aussi se pencher sur les opérations de rétorsions à une attaque par une autre attaque (hack back) et définir qui est légitime, un Etat ou un groupe privé, pour les mener.

En amont de la conférence, une plateforme numérique en une dizaine de langues a été lancée mercredi pour recueillir des contributions de juristes et d’acteurs du numérique de tous les pays à l’adresse