Des applications externes envoient des données personnelles à Facebook

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Facebook récupère en toute opacité
des données personnelles sensibles
et intimes, comme des informations
relatives à la santé, venues d’autres
applications même si l’usager n’a pas
de compte Facebook, selon le Wall
Street Journal vendredi.
De son côté, Facebook explique que
s’il collecte bien certaines données
via des «apps» externes, il interdit à
ces dernières de lui faire parvenir des
informations sensibles des usagers.
Certaines applications sur smartphone
utilisent un outil d’analyse de l’activité
de l’usager appelé App Events, mis
au point par le réseau social et qui
capte des données et les envoient à
Facebook, explique le Wall Street
Journal, qui assure avoir effectué une
batterie de tests.
Et ce, sans que l’usager de
l’application ne s’y soit connecté par
son «login» Facebook ou même sans
qu’il ait lui-même un compte, et sans
que cela soit explicitement signalé à
l’utilisateur, affirme le journal, qui
a identifié ces pratiques pour une
dizaine d’applications «populaires».
Parmi ces données collectées figurent
des infos très sensibles, poursuit
le WSJ, citant l’exemple d’une
application qui sert à surveiller ses
périodes d’ovulation et dans laquelle
l’utilisatrice rentre les dates de ses
cycles menstruels.
Selon les tests du WSJ, ces données,
mais aussi le poids ou des habitudes
en matière de shopping sont envoyées
à Facebook à l’insu des usagers. Base
du modèle économique de Facebook
ou Google, les données personnelles
sont aspirées et moulinées par ces
entreprises, via des petits logiciels
d’analyse. Elles servent à cibler la
publicité.
«Partager des informations via des
applications sur votre iPhone ou votre
appareil Android (système mobile de
Google, NDLR) correspond à la façon
dont fonctionne la publicité mobile et
c’est une pratique habituelle dans ce
secteur», a réagi une porte-parole de
Facebook.
«La question est comment les «apps»
utilisent ces informations pour la
publicité en ligne.
Chez Facebook, nous exigeons des
développeurs qu’ils soient transparents
avec leurs utilisateurs à propos des
informations qu’ils partagent avec
nous et nous leur interdisons de nous
envoyer des données sensibles», a-telle
poursuivi.
«Nous prenons aussi des mesures pour
identifier et effacer des données qui ne
devraient pas nous êtres envoyées», a
encore assuré le réseau social.
Facebook, qui compte 2,3 milliards
d’usagers actifs, est cloué au pilori
depuis près d’un an pour sa gestion,
jugée pour le moins opaque voire
trompeuse, des données personnelles
de ses usagers.