Entretien avec… Marie-Hélène Baconnet, dirigeante d’Ecomédia

    média+ : Parlez-nous de «l’Europe à tire d’ailes», le documentaire que vous avez récemment produit et réalisé.

    Marie-Hélène Baconnet : Il s’agit d’un deux fois cinquante deux minutes pour France 5, qui sera diffusé sur la TNT le 7 janvier. J’avais envie de faire un parallèle entre la vie des oiseaux et l’état de l’Europe. Trois grands couloirs sont empruntés par les migrateurs et l’observation de certains oiseaux sauvages dans le ciel donne une vue passionnante de l’Europe, de ses rapports à l’écologie, à la chasse…

    média+ : Qu’avez-vous constaté de plus saisissant ?

    Marie-Hélène Baconnet : C’est un film à la fois sur la diversité européenne et sur la liberté des oiseaux dans l’air. Eux n’ont pas eu besoin d’accord de Schengen! Contrairement à beaucoup de documentaristes, et plus généralement d’Européens, je ne suis pas catastrophiste du tout, car certaines espèces se portent mieux qu’il y a une vingtaine d’années. La seule chose qui me consterne, et qui est montré dans le reportage, est le fait de laisser une espèce disparaître sans rien tenter. A Malte, par exemple, des millions d’oiseaux se font fusiller mais la tradition méditerranéenne de la chasse a jusque-là entraîné un immobilisme.

    média+ : En tant que cinéaste animalier, vous sentez-vous menacée par les nouvelles politiques des chaînes généralistes limitant considérablement le volume horaire des documentaires sur la faune?

    Marie-Hélène Baconnet : Evidemment que nous nous sentons menancés. Avec d’autres documentaristes, nous avons créé RENARD, les Réalisateurs Naturalistes Animaliers Refusant de Disparaître !
    Cette lettre ouverte est destinée à être signée par tous ceux qui se sentent concernés par le documentaire animalier et par la diminution très nette de sa diffusion. Canal + n’en fait plus du tout alors qu’elle était pionnière en la matière. France 2, qui en diffusait il y a quelques années, a abandonné aussi. Quant à France 3, même si elle en diffuse encore, elle n’assume plus de production.

    média + : Ce déclin n’est-il pas dû à une baisse d’audience ?

    Marie-Hélène Baconnet : Je ne crois pas. Le documentaire que j’avais dernièrement réalisé sur «Le cormoran» pour France 5 a obtenu la même audience que «C dans l’air» ! Le dimanche après-midi, les documentaires animaliers que diffusaient France 2 faisait d’excellents chiffres !

    média + : Les documentaires animaliers ne sont-ils pas considérés comme la dernière roue du carrosse, en matière de programmes ?

    Marie-Hélène Baconnet : Je reproche aux chaînes d’utiliser les documentaires animaliers comme des roues de secours alors que c’est un des rares genres qui se défend très bien sur le plan commercial, au niveau international. Ça ne coûte pas cher du tout contrairement à certains jeux et divertissements hors de prix, qui bien souvent, marchent moins bien. France 3, par exemple, a mis un documentaire animalier en lieu et place d’un jeu annoncé en fanfare dans son créneau de l’après-midi, l’an dernier.

    média + : Comment allez-vous faire pour défendre votre cause auprès des directeurs de chaîne ?

    Marie-Hélène Baconnet : Nous avons d’ores et déjà le soutien des sénateurs et nous devons convaincre la Présidence de France Télévisions de défendre ce type de documentaires, qui fédère vraiment un public familial devant la télévision. Ce n’est pas si évident de nos jours.

    • Les Dirigeants:
    • Marie-Hélène Baconnet

    • Date de Création de la Société:
    • 1991

    • Coordonnées:
    • 36, rue Coquillière
    75001 PARIS

    • Activités Principales:
    Productions de documentaires pour la télévision

    • Emissions produites :
    «Le voyage du lynx» 1992, «Le rendez-vous des oiseaux» 1994-1996, «Rangiroa, le lagon des raies manta» 1997, «Gamba, la plage des éléphants » 1997, «Des éléphants et des hommes» 1998, «Rurutu, la danse des baleines» 2000, «Sandra et le requin inconnu» 2002, «Le Viking noir, le grand cormoran» 2004».