Eric GARANDEAU, Président du CNC

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 Quel état des lieux dressez-vous du paysage audiovisuel français?
Eric GARANDEAU
 Après une année 2008 exceptionnelle, le volume annuel d’oeuvres de fiction est en baisse en 2010 (-2,6% vs 2009) tout comme celui de l’animation (-7,8% vs 2009). A l’inverse, le documentaire poursuit sa progression (+10,3% en 1 an) tout comme le volume de captation de spectacle vivant en 2010 (+8,9% vs 2009). Ces chiffres résultent des choix et des évolutions de programmation mises en place par les différentes chaînes qui évoluent dans un paysage qui se densifie et qui devient de plus en plus concurrentiel. Dans ces conditions, il est logique que les chaînes modifient leurs équilibres, leurs achats et leurs commandes.
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Les chaînes historiques gratuites investissent majoritairement dans la production audiovisuelle (87,2%). La TNT, quant à elle, n’investit qu’1% du total alors qu’elle représente 20% de l’audience en télévision. N’y a-t-il pas un décalage ?
Eric GARANDEAU
Il y a effectivement un décalage qui s’explique par le fait que les 20% d’audience représentent l’accumulation de toutes les chaînes de la TNT. Par conséquent, l’audience unitaire de chacune d’entre elles est évidemment plus faible. Mais nous veillons à ce que les chaînes de la TNT qui bénéficient d’une part d’audience plus importante, accroissent leurs investissements dans la production audiovisuelle.
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A l’avenir, quelles stratégies comptez-vous mettre en place au sein du CNC ?
Eric GARANDEAU
Cette année, notre ambition sera de renforcer notre présence à l’international. De plus, nous souhaitons encourager l’éducation artistique qui façonnera les futurs publics, auteurs et acteurs culturels. Par ailleurs, nous soutiendrons la sauvegarde, la numérisation et la diffusion du patrimoine cinématographique et audiovisuel. De plus, le CNC dégagera une enveloppe de 5M€ en 2011 destinée aux nouvelles technologies de production (telle que la 3D) et nous poursuivrons nos investissements dans les oeuvres hybrides et transmedias. Enfin, nous mettrons en oeuvre le «Web COSIP» (Compte de soutien automatique des producteurs audiovisuels) à des oeuvres destinées au média Internet.