France Inter aborde la présidentielle à venir avec une «responsabilité particulière»

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Première radio de France depuis 2019 avec 6,6 millions d’auditeurs quotidiens en moyenne, France Inter aborde la présidentielle à venir avec une «responsabilité particulière», expose Laurence Bloch, directrice de la station publique, qu’elle souhaite «moderne, inclusive et puissante». «Quand on a cette puissance, on est forcément un acteur incontournable dans (…) le paysage politique», estime la dirigeante à la tête de France Inter depuis mai 2014. «On entend bien animer avec responsabilité et sérénité la couverture de l’élection» et «écouter les Français», poursuit-elle. Les tranches horaires et émissions phares d’information de la mi-journée et du soir vont du coup plus souvent se délocaliser. «Le grand face-à-face», animé le samedi dès 12h00 par Ali Baddou avec Natacha Polony et Gilles Finchelstein, devient «XXL» une fois par mois autour d’une personnalité qui dialoguera avec le public en direct d’une ville de France autour des thèmes principaux de la présidentielle.La journaliste et essayiste Caroline Fourest inagurera la formule le 24 septembre à Arras sur la laïcité. Seront débattues par la suite les questions sur la transition écologique et les fractures françaises, annonce Laurence Bloch. Le rendez-vous d’information «Le 13/14» ira deux fois par mois «sur des micro-territoires», dans une école, «un hôpital en milieu rural» ou «un bureau de poste» et suivra en «feuilleton» des Français aux sensibilités différentes pendant la campagne. L’ouverture à la diversité des points de vue s’est concrétisée dans la matinale de France Inter – la plus écoutée de France depuis 2015 avec plus de 4 millions d’auditeurs chaque jour – avec l’arrivée de la chronique «En toute subjectivité». Elle donne la parole quotidiennement et à tour de rôle aux journalistes Natacha Polony («Marianne»), Alexandre Devecchio («Le Figaro»), Etienne Gernelle («Le Point»), à l’ancienne ministre et actuelle directrice de l’ONG Oxfam, Cécile Duflot et à Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes. L’arrivée de cette pastille plus politique, venue remplacer une chronique sur l’environnement, avait suscité cet été quelques tensions en interne. «C’est vraiment une tempête dans un verre d’eau parce qu’il s’agit de 2’ 30 dans une séquence de 2 heures» et que «les fondamentaux de la matinale n’ont pas bougé», estime la numéro un de France Inter. Et d’assurer qu’«on ne laisse pas tomber l’environnement», dont les problématiques sont dépliées dans l’émission quotidienne d’une heure «La Terre au carré». Ce «sont des chroniques d’opinion comme n’importe quel journal peut en proposer dans des pages «Idées»», ajoute-t-elle. Une manière de gommer l’image de radio de gauche ? «J’en ai fait une revendication. Cette chaîne doit être celle de la modernité, curieuse de son époque et à son écoute, alors si c’est cela être de gauche, nous sommes de gauche», défend-t-elle clôturant la question avec les résultats d’audience de la radio «qui n’ont jamais été aussi puissants». Autre cheval de bataille, faire de France Inter «une chaîne pour tous les publics et intergénérationnelle». Pour cela une arme: un vivier d’humoristes plébiscités sur les réseaux sociaux par les plus jeunes comme Paul Mirabel, Marina Rollman, Fanny Ruwet, Morgane Cadignan ou Lison Daniel. Il existe «une tradition sur France Inter d’humoristes, de divertissement, d’ironie, de poil à gratter, c’est l’un des marqueurs de la liberté d’expression» et «d’indépendance» de cette radio où humoristes et éditorialistes «ne sont jamais relus», rappelle-t-elle. Malgré un plongeon de la durée d’écoute de la radio en raison de la crise sanitaire, la dirigeante se dit «très optimiste» notamment au vu du succès des podcasts, dont près de 43 millions estampillés France Inter sont écoutés chaque mois, selon Médiamétrie.