Conçue sur la base d'un accord entre le groupe de presse Mondadori France et le groupe audiovisuel AB Thématiques, Science & Vie TV verra le jour lundi 30 mars, à la place d'Encyclo. Entretien avec Gregg BYWALSKI, Directeur Digital & Business Development chez AB Groupe.
média+ : Science & Vie TV a pour ambition de devenir la chaîne de référence en matière de science. Comment le projet a-t-il vu le jour ?
Gregg BYWALSKI : L’aventure a démarré l’année dernière. Une étude QualiQuanti nous a démontré que les programmes de la chaîne Encyclo étaient appréciés par nos téléspectateurs mais ceux qui ne connaissaient pas la chaîne, ne savaient pas ce qu’ils allaient y trouver. De ce constat, 2 solutions se sont présentées. Soit nous investissons massivement en marketing pour créer une vraie notoriété à Encyclo, soit nous trouvions un partenaire pour améliorer la ligne éditoriale et solutionner le problème de la notoriété de la chaîne. Très naturellement, nous nous sommes tournés vers Mondadori France et son magazine centenaire Science & Vie, considéré par 93% (QualiQuanti 2014) comme une marque légitime pour lancer une chaîne de science.
média+ : Comment s’articule le deal entre AB Thématiques et Mondadori France ?
Gregg BYWALSKI : Il s’agit d’un partenariat gagnant/gagnant. Ecoulé à 300.000 exemplaires par mois et lu par 3,8M de lecteurs, le magazine Science & Vie souhaitait se déployer sur de nouveaux médias. Avec la création de la chaîne de TV, Mondadori France apporte sa marque, sa visibilité, sa notoriété et l’expérience de sa rédaction. Le Groupe AB, quant à lui, apporte son savoir-faire pour produire des contenus audiovisuels, sélectionner les bonnes acquisitions et éditer une chaîne de science abordable pour tous les publics.
média+ : Cible, audience, distribution… Quels sont vos analyses et objectifs ?
Gregg BYWALSKI : Distribuée chez tous les opérateurs, Science & Vie TV touchera potentiellement jusqu’à 15M de foyers soit 30M de personnes. Selon les distributeurs et leurs volontés d’expositions, la chaîne sera disponible soit en basique, en option ou en bouquet Premium. L’ancienne marque, Encyclo, rassemblait un public assez senior et performait notamment sur les 35 ans et plus. Avec le changement de marque, d’habillage, de contenus et de ligne éditoriale, nous devrions rajeunir la chaîne vers un cœur de cible 25-49 ans, avec beaucoup d’écoute conjointe parents-enfants. Sur les contenus, on fonctionne avec 70 à 80% de programmes de stock. Le reste étant de la production-acquisition inédite comme les documentaires «Years of Living Dangerously». Nous misons sur un rafraichissement du stock au fur et à mesure. Science & Vie TV proposera chaque jour une nouvelle thématique sur sa grille.
média+ : La TV payante a des difficultés en France. Comment imaginiez-vous son avenir ?
Gregg BYWALSKI : Il y a en effet des difficultés en France autour de la TV payante mais nous pensons en avoir identifiées quelques unes. Il y a 10 ans, on comptabilisait moins d’une cinquantaine de chaînes. Il y en a aujourd’hui 126. L’ADSL a fait exploser le marché de la Pay TV et les opérateurs ont favorisé l’émergence de nouveaux acteurs dans le secteur TV qui ont cru que faire de la télévision, c’était très facile. Alors oui, techniquement, c’était devenu plus facile. Les tentatives ont été nombreuses, les échecs aussi, mais le marché commence depuis quelques mois à se structurer par des arrêts et des mutualisations de chaînes. On va redevenir un secteur plus «normal». Nous pensons qu’il y a un avenir à la Pay TV et cet avenir passe par une simplification de l’offre, du message avec des chaînes au positionnement clair. C’est que nous avons fait avec TREK mais aussi Science & Vie TV. Petit à petit, nos antennes vont entrer dans un modèle où elles ont la vocation à devenir leader sur leur thématique. En fonction de la demande, nous adapterons notre message. La volonté n’est pas de lancer des chaînes à foison mais de proposer une offre qui donne envie.