Huawei/5G: Londres se prononcera «la semaine prochaine»

1219

Huawei/5G: Londres se prononcera «la semaine prochaine» 

Le gouvernement britannique devrait se prononcer «la semaine prochaine» sur la participation éventuelle de l’équipementier chinois Huawei au développement du réseau mobile 5G au Royaume-Uni, qui rencontre une forte opposition de Washington, a indiqué une source gouvernementale. 

Les Etats-Unis font pression sur l’Europe, et en particulier le Royaume-Uni, pour exclure Huawei, invoquant les liens de l’entreprise avec le gouvernement chinois et le fait que ces équipements pourraient être utilisés à des fins d’espionnage, ce que Huawei a toujours démenti. 

Mais le gouvernement de Boris Johnson semble préparer le terrain. 

Ainsi, a fait valoir cette source de haut rang à des journalistes jeudi, le Royaume-Uni recourt à la technologie Huawei depuis 15 ans, contrairement aux Etats-Unis, et les agences de sécurité sont parvenues à gérer le risque. 

En outre, bannir entièrement Huawei coûterait «des milliards» de livres au Royaume-Uni et y retarderait le déploiement du réseau 5G et de la fibre optique, a-t-elle ajouté. 

Enfin, peu d’entreprises disposent de la même technologie que le groupe chinois: «il y a une défaillance du marché», a-t-elle résumé. 

Le Royaume-Uni a repoussé à plusieurs reprises sa décision sur Huawei, notamment en raison des élections législatives de décembre. 

En avril 2019, une fuite dans la presse britannique avait révélé avec fracas que le gouvernement conservateur de l’époque, dirigé par Theresa May, était sur le point d’accorder à Huawei une participation limitée au réseau 5G. 

L’équipementier chinois n’aurait pas été impliqué dans le coeur du réseau mais sur des infrastructures moins sensibles. 

La ministre des Entreprises, Andrea Leadsom, a indiqué jeudi qu’une décision serait prise «bientôt», précisant que plusieurs éléments étaient pris en considération comme «la disponibilité d’autres fournisseurs» et «le travail déjà accompli par Huawei au Royaume-Uni». 

Huawei est une source de tension entre Londres et Washington au moment où le gouvernement britannique compte négocier après le Brexit, prévu le 31 janvier, un nouvel accord commercial avec les Etats-Unis. 

La semaine dernière, le Premier ministre Boris Johnson avait aussi laissé entendre qu’il serait difficile de bannir Huawei du réseau 5G britannique: «si les gens s’opposent à une marque ou une autre, ils doivent nous dire qu’elle est l’alternative», avait-il déclaré sur la BBC.