Hyper Weekend Festival: une 2ème édition qui s’impose comme un rendez-vous marquant

262

Seize artistes, de Juliette Armanet à Benjamin Biolay, qui reprennent Mylène Farmer ou encore Philippe Katerine en version philharmonique: l’Hyper Weekend Festival, de vendredi à dimanche à Radio France à Paris, s’impose comme un rendez-vous marquant. «C’est la 2e édition, mais en fait la vraie première édition, j’ai mis tout ce que j’avais en tête la première fois et toute la Maison de la Radio et de la Musique est investie», confie Didier Varrod, directeur musical des antennes de Radio France. L’an dernier, les ambitions furent limitées par des contraintes sanitaires. Le point fort de l’Hyper Weekend, ce sont les créations: «des choses qui n’ont jamais été données et ne seront probablement pas données après», résume le boss de l’évènement. Morceau de bravoure, seize artistes – de renom comme Juliette Armanet et Benjamin Biolay ou des têtes chercheuses comme Rebeka Warrior et PR2B – revisitent le répertoire de Mylène Farmer. Les interprètes de ce show sont habillés par Charles de Vilmorin, styliste en vogue. «Ce créateur a manifesté le désir de s’impliquer, tu n’y crois même pas quand ça arrive !», souffle Didier Varrod. «Par le vêtement, on voit très bien ce que j’ai voulu raconter à travers cette création, la confusion des genres, l’ultra féminité, le féminisme», déroule la tête pensante du festival. Sans oublier «toute cette esthétique du manga au gore qu’on retrouve dans les séries aujourd’hui, ces codes liés aux esthétiques des années 80 transcendées ici». Deux autres franc-tireurs, Flavien Berger et Bonnie Banane, s’emparent de l’oeuvre de Brigitte Fontaine (et de son complice Areski Belkacem). Quant à Philippe Katerine, il se produit avec l’orchestre philharmonique de Radio France, entouré des actrices Judith Chemla, Julie Depardieu et de la chanteuse/comédienne Camélia Jordana. Eddy de Pretto se lance de son côté dans un show au concept dystopique, «Love Factory». Et Arthur H livre son nouvel album, «La Vie», pas encore sorti, en son immersif. L’Hyper Weekend s’offre une ambiance clubbing avec Acid Arab mais jette aussi des passerelles entre différents univers. Le producteur électro Superpoze s’associe ainsi à Robin Pharo à la viole de gambe autour d’oeuvres de Marin Marais, compositeur du début du 18e siècle popularisé par le film «Tous les matins du monde». «Une façon de prendre un temps d’avance en prenant racines dans le passé», commente Didier Varrod. Le public est au rendez-vous. «L’année dernière on avait eu 6.000 spectateurs payants, là on approche les 10.000, mais il y aussi des concerts gratuits», se réjouit-il.

L’Hyper Weekend attire aussi des professionnels de la filière musicale, venus juger sur scène des artistes émergents comme Babysolo33 ou Renard Tortue. Et cette année, le festival sort du cadre strictement musical. Une exposition, qui durera jusqu’à début mars, retrace les 20 ans du label Ed Banger (Justice, Cassius, SebastiAn, Myd, etc), référence de l’électro dirigée par Pedro Winter, ex-manager des Daft Punk. La chanteuse Aurélie Saada (ex-Brigitte) compose une carte éphémère spéciale pour le menu du restaurant pendant le festival. Rien de plus logique pour celle dont le dernier album «Bomboloni» tire son nom de beignets et d’influences entre cuisine italienne et tunisienne. Enfin le dessinateur Alfred croque le festival pendant trois jours et trois nuits pour exposer ce journal de bord dans la foulée à «Rock ! Pop ! Wizz ! Quand la BD monte le son» à la Cité de la BD à Angoulême.