Sam Altman a fait irruption sur la scène publique il y a quelques mois, grâce au succès de sa start-up d’intelligence artificielle OpenAI, mais c’était déjà un personnage majeur de la Silicon Valley, qui met aussi en garde contre des technologies qu’il contribue largement à créer. Mardi, il devait être auditionné par une commission parlementaire américaine sur les promesses et dangers de l’IA. Cette technologie est sous les projecteurs depuis que des millions de personnes ont adopté ChatGPT, l’interface d’OpenAI capable de converser avec les humains en langage naturel et de générer toutes sortes de textes sur simple requête. Sam Altman a créé OpenAI en 2015 – initialement une fondation à but non-lucratif – dans l’idée de déveloper une IA qui serait «sûre et bénéficierait à l’humanité», selon les mots d’Elon Musk dans une interview au «NYT». Les 2 entrepreneurs et les autres cofondateurs partagent la crainte qu’une IA mal contrôlée ne devienne plus puissante que les humains. Sur le papier, OpenAI semble aller exactement dans cette direction. En 2016, «construire un robot capable d’exécuter des tâches ménagères» faisait partie de ces objectifs. Aujourd’hui, après l’IA générative, elle veut parvenir à l’IA dite «générale», c’est-à-dire des programmes dotés de capacités cognitives humaines. «Il va être essentiel de réguler» ces nouveaux systèmes, a tweeté Sam Altman en février. Une autre solution serait de ne pas mettre au point des IA si perfectionnées. Mais «les ingénieurs comme lui sont suffisamment intelligents pour réaliser que ces technologies vont de toute façon finir par exister», commente Jeremy Goldman, analyste d’Insider Intelligence. «A moins d’une fusion avec l’IA, soit elle nous asservit, soit nous l’asservissons», a déclaré Sam Altman en 2016 à un reporter du «New Yorker». Né en avril 1985, l’entrepreneur a grandi à St Louis (Missouri). Sa vie a changé quand il a reçu un Mac pour son 8ème anniversaire, et internet l’a aidé à vivre son homosexualité quand il n’avait «personne à qui en parler», a-t-il relaté à Esquire en 2014. Il étudie l’informatique à la prestigieuse Stanford, mais quitte rapidement l’université pour créer, en 2005, le réseau social Loopt, valorisé à plus de 43 millions de dollars quand il le revend en 2012. En 2014, il prend la tête de Y Combinator, qui investit dans des start-up et conseille les entrepreneurs, en échange d’actions. L’organisation a notamment aidé Airbnb, Stripe et Reddit. Sous sa direction, l’incubateur s’étend bien au-delà des logiciels, pour inclure des jeunes pousses de nombreux autres secteurs, comme Industrial Microbes, une start-up de biotechnologie. «Il a repoussé les limites. Je ne sais pas où nous serions s’il n’avait pas transformé YC», déclare son président, Derek Greenfield. Amateur de voitures de sport et pilote d’avion à ses heures perdues, Sam Altman se dit optimiste mais c’est aussi un survivaliste, d’après le «New Yorker»: il stocke des armes, de l’or, de l’eau et des antibiotiques sur sa propriété à Big Sur, sur la côte californienne. L’entrepreneur prolifique a personnellement investi dans différentes entreprises, dont 375 millions de dollars dans Helion, une start-up de fusion nucléaire. «Ma vision de l’avenir et la raison pour laquelle j’adore (Helion et OpenAI) c’est que si nous parvenons à faire vraiment baisser le coût de l’intelligence et le coût de l’énergie, la qualité de la vie pour tout le monde va considérablement augmenter», a-t-il expliqué à CNBC. D’après le «Financial Times», il est aussi sur le point de lever 100 millions de dollars pour Worldcoin. L’entreprise, qu’il a cofondée en 2019, entend créer un système d’identification à partir de l’iris humain, une cryptomonnaie et une appli de paiements. Côté politique, il a qualifié Donald Trump de «menace pour la sécurité nationale» et conçu en 2016 une appli pour inciter les jeunes à voter.
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