J. FIGUE (Groupe M6) : « On réfléchit au retour de grosses marques comme Tahiti Quest et Baby Sitter, star incognito »

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Dans les starting-blocks, les chaînes jeunesse dégainent une programmation festive et familiale pendant les vacances de Noël. L’occasion de nous entretenir avec Julien FIGUE, Directeur délégué Adjoint du Pôle Jeunesse du Groupe M6 (Gulli, Canal J, TiJi, M6Kid, MCM).  

Comment se positionne la programmation d’une chaîne jeunesse pendant les vacances de Noël, dans la mesure où la concurrence déploie de grosses cartouches ?

Nous réagissons de la même façon que les autres chaînes. Nous proposons le meilleur. Ainsi, nous gardons les valeurs sûres et nous les enrichissons de contenus spéciaux et alternatifs. Voilà pourquoi nous dégainons des téléfilms et longs métrages «Balto» ou «Kirikou» qui fonctionnent toujours sur une écoute conjointe. Pendant les vacances de Noël, on a bien conscience que les parents sont fortement sollicités par la concurrence des chaînes historiques qui réaménagent leur grille avec plus de divertissements familiaux et de longs métrages. L’idée est donc de proposer des programmes qui puissent fédérer à la fois les parents et les enfants. Nous activons des programmes comme «Trolls» ou «Les Croods» qui ont l’avantage d’être passés au cinéma et d’avoir conquis une audience plus large que celle des enfants. Nous misons aussi sur des films que les parents ont vus certainement eux-mêmes quand ils étaient plus jeunes. Cette stratégie gagnante, nous l’avons déjà sur «Astérix» et «Tintin». L’enjeu pour Gulli est de rester la chaîne préférée des enfants, tout en élargissant sur les parents. 

Avez-vous la même logique sur Canal J et TiJi ? 

Non, pas vraiment. Canal J et TiJi sont des chaînes de télévision payantes qui s’adressent exclusivement aux enfants, avec des cœurs de cible respectifs : 8-12 ans et 4-7 ans. Sur TiJi, nous misons sur des personnages miroirs sur lesquels les enfants peuvent s’identifier. Sur Canal J, nous mettons en avant des personnages mentors, des héros charismatiques qui vont les initier sur la base d’aventures ou d’enquêtes, qui vont les préparer doucement à l’adolescence. Dans le créneau M6Kid sur M6, nous mettons en lumière les héros du quotidien et des marques cultes comme avec la nouvelle série «Kid Lucky» (Dargaud Media avec M6) qui arrive le 21/12. Enfin, Gulli est la chaîne la plus fédératrice. 

Pourquoi y’a-t-il moins de programmes de divertissements sur Gulli ? 

On y travaille ! La pandémie nous a un peu coupé les ailes, et les conditions sanitaires nous ont laissés très prudents par rapport aux tournages. Nous avons pris à cœur de ne pas exposer les enfants à des protocoles de tests PCR pour permettre un tournage. Un certain nombre de projets – qui devaient être tournés pendant le premier confinement – ont été reportés en 2021. On réfléchit au retour de grosses marques comme «Tahiti Quest» et «Baby Sitter, star incognito». Nous avons d’autres projets en développement, et nous profiterons de la synergie avec le Groupe M6 pour proposer très rapidement des nouveaux programmes de flux plus orientés écoute conjointe. On travaille sur l’ensemble des segments à la fois des divertissements pour l’ensemble de la famille, et des magazines qui pourraient avoir vocation à être diffusés en journée, là où les enfants ne sont pas forcément disponibles.  

Quelles sont vos récentes acquisitions en matière de programmes ?  Les acquisitions sont réalisées en permanence, en fonction de ce que propose le marché international. Il y aura de nombreuses nouveautés en 2021 dont le spin-off de «Bienvenue chez les Loud» (show n°1 sur Gulli), baptisé «Bienvenue chez les Casagrandes». Du côté de l’animation française et notamment nos coproductions nous aurons aussi la saison 2 de «Ricky Zoom» (EOne), la suite de «Boy, girl, etc.» (WatchNextMedia), notre comédie familiale. L’idée est de proposer des séries sans rupture d’une saison à l’autre. Nous aurons des créations originales comme «Bionic Max», produit par Gaumont, qui raconte l’histoire d’un cochon d’Inde bionique qui s’échappe d’un laboratoire avec son meilleur ami, un poisson rouge, pour découvrir la vie à New York. Pour la première fois, nous aurons une série brésilienne sur Gulli «Oswaldo» où un jeune pingouin, adopté par des parents humains, va devoir apprendre la vie des hommes et s’affranchir de ses craintes. Tous ces programmes, ces coproductions, nous permettent de renforcer les valeurs positives (tolérance, respect, ouverture d’esprit…) véhiculées par la chaîne.