Jean-Michel ROUSSIER, producteur exécutif de la nouvelle chaîne Onzéo.

    Mardi 26 septembre, l’AS Saint-Etienne et le RC Lens ont inauguré Onzeo, une chaîne de télévision au nom étrange, commune aux deux clubs de Ligue 1 de football. Accessible sur le canal 72 du bouquet de base de CanalSat (3,5 millions d’abonnés, et plus de cinq millions après la fusion avec TPS), Onzeo est coordonnée par Jean-Michel Roussier. La chaîne partage son antenne entre ASSE TV et RCL TV, l’idée maîtresse étant la maîtrise des coûts.

    média+ : Le RC Lens et l’AS Etienne ont leur chaîne de télé. Cette mutualisation était-elle indispensable ?

    Jean-Michel Roussier : Ce type de support audiovisuel ne vaut que s’il est mutualisé. C’est un nouveau modèle économique qui apparaît en France et qui consiste en l’exploitation audiovisuelle commune de deux clubs professionnels que sont aujourd’hui Lens et Saint-Etienne. Mais cette chaîne fonctionne sur un modèle ouvert… Sans qu’il y ait de projet arrêté, nous avons pour ambition d’élargir cette plate-forme.

    média+ : Vous avez créé OM TV en 1999. Un GIE de moyens vous paraît-il plus implantable qu’une marque individuelle sur ce créneau de l’offre ?

    Jean-Michel Roussier : C’est mon avis. En me référant aux modèles d’introduction en Italie, en Allemagne ou en Angleterre, je constate quand même que la marque individuelle est beaucoup plus fragile. La vie d’un seul club de foot ne justifie pas par exemple, 24 heures d’antenne sur 24.

    média+ : La logique de compétition et le regroupement des moyens ne sont-ils pas deux axes difficiles à suivre en même temps?

    Jean-Michel Roussier : Ce sont effectivement les deux visions du football. Il me semble que ce sport, avant même d’être compétitif, offre d’abord un fabuleux spectacle vivant, notamment en Ligue 1. Dans cette optique, un club participe au spectacle offert aux téléspectateurs devant leur écran. C’est comme cela que nous fonctionnons.

    média+ : Comment les structures de production sont-elles
    réparties à Onzéo?

    Jean-Michel Roussier : Chacun des deux clubs a des structures bien spécifiques et envoie directement ses programmes vers la région de post production qui se trouve à Paris.

    média+ : En quoi consistent les fabrications
    locales ?

    Jean-Michel Roussier : : Cela va du match commenté par des journalistes sur place, aux flashs d’informations en passant par les magazines à chaud. Un seul talk-show est tourné à Paris, «Clap de foot», avec Charles Bietry. Le reste est réalisé par nos équipes dans les deux villes respectives.

    média+ : La grille d’Onzéo se divise en deux, avec des programmes adaptés à chaque tranche?

    Jean-Michel Roussier : Effectivement, en plus de l’alternance match/magazine/actu, les créneaux stéphanois et lensois se succèdent sur des formats de 26 minutes dans le 7/9 et 18/20 et sur des formats longs en fin de soirée, de 22 heures à minuit. Nous souhaitons de plus en plus élargir l’offre au-delà de la simple actualité footballistique, avec des personnalités des deux villes venant parler de leur passion pour ce sport et de leurs points de vue sur les matchs.