La 5G connaît un démarrage très inégal dans le monde

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La France a rejoint cette semaine la course de vitesse pour se connecter à la nouvelle génération de téléphonie mobile 5G. Avant elle, plusieurs pays ont déjà commencé à la déployer, avec cependant des fortunes diverses. Les opérateurs américains ont ainsi été parmi les premiers à lancer des offres commerciales dans quelques villes du pays, avant même la sortie des premiers smartphones compatibles 5G, avec un résultat très mitigé. Pire, le déploiement dans certains endroits a poussé les opérateurs à annoncer de la 5G quand dans les faits il ne s’agissait que d’une 4G améliorée. «Il risque d’y avoir des retours de manivelle, les consommateurs vont bien découvrir que l’on se moque d’eux en annonçant une 5G qui en fait n’existe pas encore», craint Stéphane Téral, directeur exécutif de la recherche sur l’industrie mobile pour le cabinet IHS Markit. «Si un opérateur lance des offres spécifiques, les autres suivent très vite, de peur de perdre des abonnés s’ils n’agissent pas», détaille Samer Mourad, analyste pour le cabinet Analysys Mason: «Il peut y avoir de la déception chez les clients mais si tous les opérateurs lancent leur réseau 5G de même qualité et au même prix, il y a moins de risque de perdre des clients». Une course de vitesse qui peut aussi ressembler à de la précipitation, provoquant parfois des ratés: au Royaume-Uni, lors du lancement de la 5G, les débits reçus étaient… inférieurs à ceux de la 4G. «Nous en sommes au tout début», rappelle cependant Samer Mourad, «les opérateurs tentent de lancer rapidement de nouveaux services mais dans la réalité, il faut du temps pour rendre cette technologie accessible à tous». Avec un risque: donner l’impression de s’engager sur une technologie qui n’est pas encore prête, alors que l’ensemble de l’industrie travaille toujours à des normes communes pour la partie centrale, qu’on appelle le «coeur de réseau». «Nous avons retardé les spécifications liées au coeur de réseau afin de permettre les premiers lancements», reconnaissait en octobre un membre de l’organisme international de coopération regroupant toute l’industrie afin de mettre en place les normes.