La commission Bronner sur la désinformation et le complotisme a remis mardi son rapport au président Emmanuel Macron, après trois mois de travail, selon des sources concordantes. La remise de ce rapport a eu lieu quelques heures avant les voeux du président de la République à la presse prévus mardi soir, en format réduit pour cause de coronavirus, en présence de représentants de la profession. Emmanuel Macron avait annoncé fin septembre la création de cette commission baptisée «les Lumières à l’ère numérique», présidée par le sociologue Gérald Bronner. Une quinzaine d’universitaires ou personnalités de la société civile ont participé aux travaux, qui visaient notamment à faire des propositions pour contrer d’éventuels impacts négatifs d’internet et des réseaux sociaux sur l’information des citoyens. La mise en place de la commission avait été brièvement perturbée par une polémique sur l’un de ses membres, le professeur de médecine Guy Vallancien, mis en cause notamment par la pneumologue et lanceuse d’alerte Irène Frachon pour avoir «nié la gravité» de l’affaire du médicament Mediator. M. Vallancien avait très vite annoncé qu’il renonçait à participer aux travaux. Victime d’une tentative de déstabilisation lors des derniers jours de la campagne électorale de 2017, qu’il a par la suite attribuée à la Russie, Emmanuel Macron a multiplié depuis avec sa majorité les initiatives pour tenter de réduire les risques de manipulation liés à internet. Le Parlement a notamment adopté en 2018 une loi relative à la manipulation de l’information en période électorale, qui a attribué de nouvelles compétences au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) face aux plateformes numériques. Le gouvernement a aussi créé mi-2021 Viginum, une agence rattachée au secrétariat général à la défense nationale (SGDSN) et chargée de traquer la désinformation en période électorale. L’exécutif compte également profiter de l’actuelle présidence française de l’Union européenne pour pousser une adoption rapide de la nouvelle loi européenne dite «DSA», qui doit notamment renforcer les obligations faites aux grandes plateformes internet en matière de modération des contenus.