La justice ordonne à neuf opérateurs télécom de bloquer définitivement un site extrémiste

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La justice a ordonné mardi à neuf opérateurs télécom de bloquer définitivement un site d’extrême-droite aux contenus haineux à caractère raciste, antisémite et homophobe, «Démocratie participative», sur demande du parquet de Paris. Dans son jugement, le tribunal de Paris a ordonné à ces opérateurs, dont les principaux, Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom, de bloquer l’accès à ce site sous 15 jours maximum, et ce de manière «définitive et illimitée». C’était la première fois que le parquet de Paris demandait le blocage d’un site par cette voie procédurale. Les juges des référés – une procédure d’urgence – ont estimé que ce site menace «l’ordre public», dénonçant des «mots d’une extrême violence et qui exhortent en même temps au passage à l’acte violent contre des personnes en raison de la religion, de l’origine ou de l’orientation sexuelle». Le tribunal a estimé qu’il n’était pas nécessaire d’ordonner ce blocage sous astreinte, notamment parce que les opérateurs avaient indiqué qu’ils exécuteraient une telle décision si elle était prononcée. S’ils le souhaitent, les fournisseurs d’accès pourront demander au procureur de la République le remboursement des coûts de blocage. Le site d’extrême droite apparu en 2016 fait l’objet de plusieurs enquêtes, notamment à Paris et à Grenoble, mais les investigations n’ont pas permis d’identifier ses auteurs et hébergeurs à ce stade. Le parquet n’a donc eu d’autre choix que de viser les opérateurs. Une quinzaine d’avocats représentant des associations antiracistes et des particuliers ciblés par le site étaient présents lors de l’audience, le 8 novembre. «Il est fortement probable que ce site soit l’oeuvre de Boris Le Lay», avait avancé Patrick Klugman, avocat de SOS Racisme. Boris Le Lay est un blogueur ultranationaliste breton condamné à plusieurs reprises à des peines de prison ferme notamment pour ses positions racistes. Il réside à l’étranger, vraisemblablement au Japon, un pays avec lequel la France n’a pas de convention d’extradition.