La TNT condamnée à évoluer pour résister à la concurrence des autres modes de diffusion

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La télévision numérique terrestre conserve de nombreux atouts mais elle doit impérativement évoluer pour résister à la concurrence des autres modes de diffusion, ont souligné mercredi les participants à une table ronde organisée par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale. Du président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) Roch-Olivier Maistre, à Nicolas de Tavernost, patron du groupe M6 et président de l’Association des chaînes privées, en passant par le PDG de Télédiffusion de France (TDF) Olivier Huart et le secrétaire général de France TV Francis Donnat, tous ont rappelé les avantages historiques, et toujours valables, de la TNT. Parmi lesquels, la gratuité, la simplicité, une couverture géographique très large, pas de données personnelles à fournir, et l’absence de tout intermédiaire encombrant type opérateur de télécoms ou GAFA… La TNT est même «consubstantielle» au service public, en raison de «son universalité», a insisté Francis Donnat, rappelant qu’elle est le mode de réception unique de la télé pour près de 22% des foyers.Mais elle doit impérativement évoluer pour rester dans la course, alors que plus de la moitié des ménages reçoivent la télé via leur box. «La TNT a fait la preuve de son adaptabilité, mais elle n’est plus le mode d’accès dominant à la télévision», a constaté M. Maistre, rappelant le souhait du CSA de la moderniser en lançant des expérimentations sur l’ultra-haute définition (Ultra HD) et en développant la HBBTV (une norme qui permettra de diffuser des services interactifs, ou encore des services de streaming comme Salto, sur la TNT). Tandis que M. de Tavernost a rappelé les énormes réserves de Canal+, qui a demandé l’an dernier au CSA de renouveler pour trois ans seulement l’autorisation de diffusion de la chaîne cryptée sur la TNT, en raison de l’attractivité déclinante de cette technologie. Se pose également la question d’un éventuel partage de la bande de fréquences utilisée par la TNT (470-694 mégahertz), qui lui est actuellement réservée jusqu’en 2030. La question de son éventuelle «co-allocation» aux réseaux de télécoms, de plus en plus gourmands en matière de spectre radioélectrique, doit être réexaminée au niveau international en 2023. Une cohabitation qui serait «très compliquée», en raison des interférences qu’elle créerait, selon M. Maistre. Qui a par ailleurs insisté sur la nécessité de ne pas «rater le coche» sur le plan législatif, si la France veut être en mesure de lancer le basculement de la TNT vers l’Ultra HD lors des eux de Paris-2024…