La Tunisie lance son application de traçage de contacts pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus

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La Tunisie a lancé mardi son application de traçage de contacts pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus, qui permet d’identifier via Bluetooth et prévenir les personnes ayant été en contact proche avec une personne diagnostiquée positive au virus. L’application E7mi, disponible sur Android et en cours de validation sur iOs, a été développée gracieusement par une start-up tunisienne qui crée habituellement des outils de marketing digital pour des entreprises étrangères, a indiqué le ministère de la Santé.
Tout comme l’application française StopCovid, E7mi n’est pas basée sur l’architecture proposée par Apple et Google. Si une personne qui utilise l’application est testée positive, l’Observatoire des maladies émergentes (ONME) préviendra les autres usagers ayant croisé le chemin de son téléphone, en se basant sur les informations transmises par le téléphone à un serveur.
«Nous avons commencé dès le mois de mars, quand on a entendu parler de l’application Tracetogether à Singapour, mais on a voulu faire quelque chose d’adapté à la Tunisie», explique Akil Nagati, directeur de la start-up Wizz Labs. Ainsi, les usagers «ne pourront pas se déclarer eux-mêmes malades, pour éviter toute fausse alerte et les notifications reçues par un usager ayant été en contact avec une personne malade seront suivies d’un appel téléphonique de l’ONME pour être sûr qu’il y ait un suivi», ajoute-il. «Nous avons été plus rapides que beaucoup de pays», se réjouit le jeune ingénieur.En France, le gouvernement souhaite lancer l’application de traçage StopCovid le 2 juin.
L’application tunisienne a été validée par le ministère de la Santé après trois semaines de tests. «Une campagne de sensibilisation va inciter les gens à installer l’application, mais si on voit que le taux d’installation reste très bas, on envisagera de changer de stratégie», a indiqué Bassem Kchaou, chargé du numérique au sein du ministère de la Santé. Il pourrait ainsi devenir obligatoire de télécharger l’application avant de rentrer dans une grande surface.
Les données personnelles, archivées durant 14 jours sous le contrôle de l’Instance nationale de protection des données personnelles, ne pourront être consultées que par l’ONME pour les contacts des personnes testées positives au nouveau coronavirus, a assuré M. Nagati. Plusieurs autres pays, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Chine ou la Corée du Sud, développent ou ont déjà lancé des applications de traçage du virus.