L’application de rencontres Tinder ne veut plus se limiter aux choix binaires et proposer au contraire une variété de moyens virtuels de trouver quelqu’un, dans un monde qui sort de la pandémie mais ne semble pas pressé de retourner à la réalité.
«Nous avions testé les chats vidéo de nombreuses fois, personne ne voulait s’en servir», raconte Jim Lanzone, le nouveau patron de Tinder. Avec les mesures de confinement, les rendez-vous par caméra interposée sont devenus la norme, même avec des inconnus. Et les habitudes sont restées.
«C’est très vrai de la génération Z (les moins de 25 ans, ndlr), qui constitue la majorité de notre base d’utilisateurs. Ils veulent quelque chose d’un peu différent, de plus substantiel et de plus virtuel dans un premier temps», assure-t-il. «Cette tendance était générationnelle avant le Covid, et elle s’est ancrée pour toutes les générations pendant la pandémie». Tinder s’est popularisée grâce à sa marque de fabrique, ensuite reprise par ses concurrents: les utilisateurs font défiler les profils et les font «glisser» d’un côté ou de l’autre en fonction de l’intérêt suscité – «swipe» à gauche, tu perds, «swipe» à droite, tu m’intéresses.
Les adeptes du service pourront désormais inclure des vidéos dans leur profil, prendre part à de courtes conversations guidées pour une première approche différente ou encore découvrir de potentiels partenaires via des passions communes (sports, cuisine, animaux de compagnie, etc). Selon Jim Lanzone, qui a pris ses fonctions en août 2020, la pandémie a aussi contribué à normaliser pour de bon le principe des rencontres en ligne.
«Historiquement, c’était stigmatisé. Il y a dix ans, seulement 3% des relations commençaient en ligne. Maintenant aux Etats-Unis, c’est plus de 40%. Les stigmates ont disparu pendant la crise du Covid. C’est devenu un mode de rencontre valide et nous pouvons faire beaucoup plus pour les faciliter», détaille-t-il.
D’après une marque de mariage américaine, The Knot, en 2020, Tinder était à l’origine de 25% des fiançailles nées de rencontres en ligne aux Etats-Unis. Ce recours assumé au service montre selon le patron que la réputation de Tinder a largement dépassé celle d’une application pour des rencontres éphémères, quoi qu’en disent les critiques. Lancé en 2012 dans une université américaine, Tinder, qui appartient au groupe Match, est disponible dans 190 pays et compte des dizaines de concurrents généralistes ou spécialisés sur des créneaux. Le service tire ses revenus des abonnements payants, souscrits par les utilisateurs pour avoir accès à plus d’options.