Le CNC dévoile le nom de l’organisme en charge des sessions de formation pour lutter contre les comportements inappropriés dans les secteurs du cinéma et de l’audiovisuel

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A l’occasion des 2èmes Assises de la parité et de l’égalité qui se sont tenues en novembre 2019 au CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée), Franck Riester, ministre de la Culture, a annoncé plusieurs mesures destinées à prévenir, détecter ou sanctionner les comportements de harcèlement ou de violence à caractère sexiste ou sexuel dans le cadre professionnel.
Au nombre de ces mesures, figurait le conditionnement du bénéfice des aides du CNC au respect, par les entreprises qui les demandent, d’obligations précises en la matière, parmi lesquelles le suivi par leurs représentants légaux de formations adaptées à cet enjeu essentiel. L’inscription de cette conditionnalité dans le Règlement général des aides du CNC devrait être, à l’issue d’une concertation menée avec les professionnels, soumise à l’automne au conseil d’administration de l’établissement, pour une entrée en vigueur le 1er janvier 2021. Afin de permettre aux entreprises de satisfaire à leurs obligations, Dominique Boutonnat, Président du CNC a, décidé le financement de sessions spécifiques de formation à destination des employeurs du cinéma et de l’audiovisuel, pour les accompagner dans la prévention et la détection des comportements inappropriés à tous les stades de la production et de la diffusion des œuvres : sur les lieux de tournages, dans les studios, lors de la promotion. L’organisme qui proposera ces formations vient d’être choisi à l’issue d’une procédure de marché public : il s’agit de l’Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail (AVFT).
Cet organisme, fondé en 1985, est spécialisé et reconnu pour son action dans la lutte contre les discriminations sexistes et les violences sexistes et sexuelles dans le cadre du travail. «Au moment où les tournages reprennent, où les salles rouvrent, la mise en place de ces mesures est un signal fort. Le cinéma et l’audiovisuel ont une responsabilité particulière, il est important que nos secteurs ouvrent le chemin de la lutte contre les violences faites aux femmes» déclare Dominique Boutonnat. Les formations seront dispensées au CNC à compter du mois d’octobre 2020. Elles comprendront deux volets : une session «présentielle» qui traitera de quatre thèmes essentiels (enjeux spécifiques aux secteurs concernés, cadre juridique des violences, charge de la preuve en la matière et responsabilité de l’employeur) et une session de «e-learning», structurée autour d’un échange de questions/réponses dont la réussite conditionnera la délivrance aux professionnels formés d’une certification de leurs acquis.
Il est à noter qu’en complément de ces formations, le CNC s’est associé à la création par le Ministère de la Culture, sur une initiative de la FESAC, d’une cellule d’écoute psychologique et juridique à destination des professionnels de la culture victimes d’emprise, de harcèlement et de violences sexistes et sexuelles. Cette cellule d’écoute, opérée par Audiens (Communiqué de presse Audiens) est complétée par une consultation médicale «emprise» au Pôle santé Bergère. L’ensemble de ce dispositif est opérationnel depuis le 15 juin dernier.