Le CSA se dote d’une «direction des plateformes en ligne» face aux «profondes mutations» du paysage audiovisuel et numérique français

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Amené à intervenir sur des «problématiques nouvelles» comme la désinformation sur les réseaux sociaux, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a annoncé mercredi s’être doté d’une «direction des plateformes en ligne» chargé de la régulation de ces acteurs. Réseaux sociaux, moteurs de recherches, plateformes de partage de vidéos… Face aux «profondes mutations» rencontrées par le paysage audiovisuel et numérique français, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) adapte son «organisation», explique-t-il dans un communiqué de presse.
La loi contre la manipulation de l’information, adoptée fin 2018 pour endiguer la diffusion de fausses nouvelles ou infox durant les campagnes électorales, lui a notamment confié de nouvelles compétences en la matière.Le gendarme de l’audiovisuel est ainsi chargé de veiller à l’application des règles imposées par cette loi aux plateformes en ligne, qui doivent notamment mettre en place des dispositifs de signalement, et auxquelles il peut adresser des recommandations.
La loi Avia contre la haine en ligne a également placé sous son égide un observatoire de la haine en ligne, lancé en juillet et chargé d’assurer le suivi et l’analyse de l’évolution des contenus haineux, en lien avec opérateurs, associations et chercheurs. Toutes «ces compétences pourraient être confortées» par le projet de loi contre le «séparatisme», en cours d’examen au Parlement, comme par le «Digital services act présenté récemment par la Commission européenne», qui fixe des obligations aux grandes plateformes en matière de modération des contenus. C’est dans ce contexte que le CSA crée une «direction des plateformes en ligne». Elle sera dirigée par Lucile Petit, qui pilotait déjà une «équipe projet» depuis 2019.
Autre adaptation, la «direction des médias télévisuels» est renommée «direction de la télévision et de la vidéo à la demande», alors que les plateformes comme Netflix seront bientôt obligées de contribuer au financement de la création française et de signer des conventions avec le CSA.
Par ailleurs, le formulaire d’alerte sur les programmes audiovisuels, qui permet au grand public de signaler des contenus choquants, a été «entièrement repensé» pour «répondre aux besoin des internautes» et «améliorer le traitement» de leurs plaintes. Il est désormais plus facilement accessible via une cloche en haut de la page d’accueil du site csa.fr. Le CSA, qui entend dialoguer davantage avec le grand public, a également lancé une infolettre mensuelle, CSActu, «à laquelle chacun peut s’abonner». «Des modules numériques et tutoriels expliquant» ses missions et son fonctionnement sont en outre «déployés» son site et les réseaux sociaux.