Le dernier film de Catherine Corsini fait l’objet de soupçons de harcèlement et d’irrégularités

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Le dernier film de Catherine Corsini fait l’objet de soupçons de harcèlement et d’une irrégularité concernant une scène impliquant une actrice mineure qui lui a coûté des aides financières, a-t-on appris lundi de sources concordantes. Tourné en Corse, «Le Retour» a fait l’objet d’une mesure rare: le Centre national du cinéma l’a privé de son aide car une scène impliquant une mineure n’avait pas été déclarée à une commission chargée d’étudier les demandes de tournage avec des enfants, a indiqué l’organisme, confirmant des informations de «Télérama» et du «Parisien».

«Cette infraction au droit social est matériellement constituée et n’est pas niée par la productrice» du film, et «le CNC est donc tenu de retirer les aides», a indiqué l’institution. Au total, le film avait reçu 680.000 euros d’aides sur un budget de 4,7 millions. Selon une source proche du dossier, le scénario a été soumis à la commission, mais sans la scène qui a été tournée et coupée au montage. Cette scène était explicitement sexuelle, simulée, impliquant une actrice de moins de seize ans. Interrogé sur ce tournage, le parquet de Paris a indiqué qu’un signalement dénonçant notamment des scènes sexualisées mettant en scènes des adolescents lui avait été adressé en novembre 2022: «ce signalement a été adressé à la brigade de protection des mineurs pour les premières vérifications qui consistent à déterminer les qualifications juridiques des faits dénoncés et le parquet compétent». Par ailleurs, un signalement relatif aux conditions de travail est remonté pendant le tournage à l’instance paritaire du cinéma chargée de ces sujets, qui a enquêté et rédigé un rapport, selon une source proche du dossier. Une autre source, souhaitant également rester anonyme, explique que des membres du tournage se sont plaints de la violence verbale de la réalisatrice et de ses accès de colère, et fait état de possibles gestes inappropriés d’autres membres de l’équipe. Contactée, la productrice du film, Élisabeth Perez, n’a pas souhaité réagir. Auprès du Parisien, elle avait évoqué «une erreur administrative» à propos de la non-déclaration de la scène incriminée et reconnu «des tensions sur le plateau», mais nié toute «violence verbale ou physique de la part de Catherine, ni en général sur le tournage». «Télérama» et «Le Parisien» avaient révélé les soupçons autour du film après l’annonce jeudi de la Sélection officielle du Festival de Cannes, affirmant que le film devait y figurer. La sélection «n’a pas été annulée mais le conseil d’administration a souhaité en savoir plus sur la situation de l’oeuvre», a déclaré le Festival au «Parisien». Interrogé, il n’a pas souhaité commenter davantage.