Le gouvernement italien donne son feu vert au rachat du réseau de Telecom Italia par le fonds KKR

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Le gouvernement italien a annoncé mercredi son feu vert au rachat du réseau fixe de Telecom Italia par le fonds d’investissement américain KKR, qui est contesté en justice par Vivendi, principal actionnaire du groupe de télécommunications.

Les engagements pris par Telecom Italia et KKR dans le cadre de cette transaction «protègent l’intérêt national et garantissent le contrôle de l’Etat sur les actifs stratégiques du réseau», assure-t-il dans un communiqué. Le gouvernement dispose de pouvoirs spéciaux («golden power») dans des secteurs considérés comme stratégiques, dont les télécommunications. L’accord entre KKR et Telecom Italia prévoit un «rôle du gouvernement dans la définition des choix stratégiques» du réseau, relève-t-il. Le gouvernement Meloni est lui-même associé à l’opération et compte prendre ultérieurement une participation jusqu’à 20% dans le réseau fixe, afin de peser notamment sur les décisions liées à la sécurité de l’infrastructure. L’Etat est déjà actionnaire de Telecom Italia à travers la part de 9,81% détenue par la Caisse des dépôts italienne (CDP). «Toutes les garanties essentielles sont assurées et la supervision par l’Etat de tous les aspects liés à la sécurité, à la défense et au caractère stratégique du réseau et de ses actifs est garantie», souligne le gouvernement. Les engagements pris par KKR et Telecom Italia pour le réseau comprennent notamment «la nomination d’un responsable de nationalité italienne» et le «maintien en Italie des activités de recherche et de maintenance». Le conseil d’administration de Telecom Italia avait approuvé début novembre l’offre pour son réseau fixe soumise par KKR, pour un montant pouvant atteindre jusqu’à 22 milliards d’euros, une décision jugée «illégale» par Vivendi.

Le géant français des médias a déposé à la mi-décembre un recours en justice visant l’annulation de la vente, mais sans demander une suspension en urgence de la transaction. En l’absence de demande de suspension, l’opération de vente «se poursuit comme prévu», avait alors fait savoir Telecom Italia. L’opérateur s’est félicité mercredi du feu vert de Rome, soulignant que les engagements pris «ont été considérés par le gouvernement comme pleinement adéquats pour garantir la protection des intérêts stratégiques».