Le groupe Canal+ «profondément choqué» par les déclarations de la ministre de la Culture à l’encontre de ses deux chaînes C8 et CNews

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Le groupe Canal+, propriétaire des chaînes C8 et CNews, s’est dit ce jeudi 9 février 2023 «profondément choqué» par les déclarations de la ministre de la Culture Rima Abdul Malak à l’encontre de ses deux chaînes.

«Nous avons été profondément choqués par les propos tenus par Madame la Ministre de la Culture», a déploré dans un communiqué le groupe, filiale de Vivendi piloté par le milliardaire Vincent Bolloré.

«Près de cinq minutes de son intervention ont été consacrées à la critique de notre groupe et à des invectives contre nos chaînes C8 et CNews», pointe-il.

La ministre de la Culture a jugé jeudi matin sur France Inter «inadmissible» l’appel à la privatisation de l’audiovisuel public de l’animateur vedette de C8, Cyril Hanouna, mi-janvier dans son émission «Touche pas à mon poste».

La diatribe de M. Hanouna avait suivi des déclarations de Mme Abdul Malak, rappelant que le régulateur de la télévision, l’Arcom, pouvait supprimer la fréquence mise à leur disposition si elles ne respectent pas leurs obligations.

La passe d’armes s’était poursuivie dans la presse, le patron de Canal+, Maxime Saada, rétorquant qu’«un ministre ne devrait pas dire ça».

«Je suis dans mon rôle quand je rappelle le cadre existant», s’est défendue jeudi la ministre.

«Il y a des obligations à respecter. Il y a déjà eu une vingtaine d’interventions de l’Arcom, depuis 2019, pour C8 et CNews. Au bout de combien d’interventions l’Arcom pourra-t-elle dire à quel degré les obligations ne sont pas respectées? C’est le rôle de l’Arcom», a-t-elle ajouté.

«En laissant à nouveau entendre que les licences de nos chaînes ne mériteraient pas d’être renouvelées en 2025 alors même qu’elle se refuse de commenter la procédure de renouvellement d’autres acteurs de l’audiovisuel, Mme la Ministre prend parti, sort de sa réserve et ne respecte pas l’indépendance de notre régulateur», estime Canal+.

Cette déclaration suscite aussi «l’inquiétude de nos salariés en menaçant la pérennité de leur activité professionnelle», ajoute le groupe.