Le journalisme, un métier toujours très parisien

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Dans une France historiquement centralisée, le journalisme reste un métier très parisien: plus de la moitié des journalistes du pays exercent en région parisienne, selon des chiffres présentés aux Assises du journalisme de Tours.

La capitale et sa région concentrent 52,61% des journalistes, selon des chiffres de la commission de la carte de presse (CCIJP) repris dans le baromètre social annuel de la profession, présenté par le sociologue des médias Jean-Marie Charon.

La deuxième région est la Bretagne mais elle arrive très loin derrière, à 4%.

Cet état de fait n’est pas nouveau. Selon M. Charon, il s’explique par une implantation encore très centralisée des grands médias nationaux, dans un pays historiquement jacobin.

«Chez nos voisins européens, l’Italie ou l’Allemagne par exemple, les grands médias sont dans différentes régions. Les grands médias français, eux, sont tous à Paris», a-t-il indiqué jeudi au lendemain de la présentation officielle du baromètre, en citant la presse magazine, les grandes radios et télévisions ou encore la presse nationale.

«Et cela va se renforcer», a-t-il poursuivi, en mentionnant la chaîne d’informations internationale Euronews, basée à Lyon mais qui projette de recentrer ses activités à Bruxelles. Par ailleurs, «la précarité est toujours aussi importante» dans le journalisme, avec plus d’un quart (28,9%) de pigistes, CDD et demandeurs d’emplois. a

Cette précarité «est particulièrement forte chez les jeunes, où les pigistes sont 66%».

Selon des chiffres de la CCIJP dévoilés en janvier et repris dans le baromètre, il y a 33.626 journalistes détenteurs de la carte de presse en activité en 2023, contre plus de 37.000 en 2009, soit une érosion de 10%.

Parmi eux, 13% (4.900) ont moins de 30 ans.

La profession n’est pas encore paritaire, avec 52,1% d’hommes et 47,9% de femmes, mais les jeunes femmes sont plus nombreuses parmi les nouvelles cartes de presse (52,61%).

Les Assises du journalisme de Tours, rendez-vous annuel de débats et réflexions de la profession, ont débuté lundi et s’achèvent samedi.

Leur baromètre social est réalisé avec les contributions de la CCIJP, du média spécialisé «La correspondance de la presse», et des syndicats SNJ, SNJ-CGT et CFDT journalistes.