Le parlement britannique se saisit du scandale des écoutes téléphoniques

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Le parlement britannique s’est saisi mercredi de l’affaire des écoutes téléphoniques du tabloïde News of the World, devenue un scandale national aux multiples ramifications qui éclabousse les médias, le magnat de la presse Rupert Murdoch et embarrasse le Premier ministre. Le chef du gouvernement David Cameron s’est déclaré «absolument dégoûté» après les dernières révélations sur l’ampleur des écoutes menées ces dernières années par le journal «qui ne visent plus simplement des politiques et des célébrités, mais aussi des victimes de crimes, voire d’attentats terroristes». Il s’est prononcé «en faveur d’enquêtes» sur «la moralité et l’éthique journalistiques», mais a insisté pour que soit donnée la priorité absolue à «l’enquête de police de grande ampleur en cours». Pareilles assurances ont été jugées totalement insuffisantes par le chef de l’opposition travailliste Ed Miliband, à l’aune «du plus grand scandale de presse des temps modernes». M. Miliband réclame des têtes au News of the World (NOTW) et la création d’une commission d’enquête. Il accuse par ailleurs les conservateurs de complaisance vis-à-vis de news Corp., le groupe de Rupert Murdoch notamment propriétaire du NOTW. Le vif échange entre MM. Cameron et Miliband, à l’heure des questions au Premier ministre, devait être suivi dans l’après-midi d’un débat de trois heures convoqué en urgence. L’affaire des écoutes, qui remonte au début des années 2000, a déjà été marquée par l’interpellation de cinq journalistes, dont 3 du NOTW, l’envoi en prison d’un correspondant royal et d’un détective privé et par plusieurs démissions. Y compris celle, fracassante, en janvier, d’Andy Coulson, directeur de la communication de M. Cameron après avoir été rédacteur en chef du NOTW.
Sa nomination «au coeur de la machine de Downing street relevait d’une erreur de jugement catastrophique», a insisté Ed Miliband mercredi.