Les jeux mobiles prospèrent en dépit des mesures de confinement

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En dépit des mesures de confinement liées à la pandémie de coronavirus, le marché des jeux mobiles se porte à merveille, profitant d’un nombre croissant de joueuses et de la popularité des smartphones. «Même s’ils sont bloqués chez eux, les gens ne se sont pas arrêtés de jouer à des jeux sur leurs téléphones», affirme Craig Chapple de SensorTower, une entreprise fournissant des données sur le marché mobile. «Au contraire, les jeux mobiles sont plus populaires que jamais», ajoute M.Chapple. Alors que les passionnés de jeux sur console ou sur PC sont en grande majorité de jeunes hommes âgés de 12 à 35 ans, capables de passer des heures derrière leurs écrans, les joueurs sur smartphone affichent une plus grande diversité. Selon la société d’analyse Newzoo et le portail Statista, plus de 40% des joueurs sur mobile sont des femmes. Et l’âge est loin d’être un obstacle. «Les jeux, qui sont l’une des formes de divertissement les plus interactives et captivantes, ont profité d’un coup d’accélérateur», explique Morris Garrard, spécialiste des technologies mobiles et des jeux pour le cabinet Futuresource. De nombreux jeux mobiles sont téléchargeables gratuitement, mais proposent de payer de petites sommes pour accéder à des fonctionnalités comme des «vies supplémentaires» et allonger ainsi la durée du jeu, des nouveaux costumes ou des objets spéciaux. Les «casual games» (littéralement les jeux occasionnels), généralement peu chronophages, à l’instar des puzzles ou des jeux d’arcade, font partie des plus téléchargés. Une des principales innovations des dernières années est un système de «passe de combat», popularisé par le jeu Fortnite d’Epic Games, grâce auquel les joueurs achètent des billets pour chaque «saison». Comme pour les titres sur console, les jeux mobiles ont recours à des outils psychologiques voués à récompenser les joueurs et à maintenir leur niveau d’engagement, suscitant des questions sur les risques d’addiction. L’Organisation mondiale de la santé qualifie de «trouble du jeu vidéo» toute pratique «qui se caractérise par une perte de contrôle sur le jeu, une priorité accrue accordée au jeu, au point que celui-ci prenne le pas sur d’autres centres d’intérêt et activités quotidiennes». Mais, face au stress du quotidien, les jeux mobiles peuvent aussi être un moyen de s’échapper et de se détendre en attendant sa commande au restaurant ou en faisant la queue dans un magasin. Selon des estimations, 72% des joueurs actifs sur mobile sont des «millennials», âgés de 23 à 38 ans. «Dans les pays émergents, notamment la Chine et l’Inde, c’est vraiment énorme», indique M. Garrard. Les revenus du secteur, qui pourraient dépasser les 100 milliards de dollars en 2020 au niveau mondial selon la société d’analyse App Annie, sont générés par le très grand nombre de propriétaires de smartphones. «Ils ne dépensent peut-être pas beaucoup, mais beaucoup de gens dépensent un peu et cela s’accumule», résume M. Garrard. Le développement des jeux vidéos sur le «cloud» (l’informatique à distance) devrait accentuer la popularité des jeux mobiles en rendant disponible sur smartphone ou tablette des titres jusqu’alors réservés aux consoles. Le développement des jeux vidéos sur le «cloud» (l’informatique à distance) devrait accentuer la popularité des jeux mobiles en rendant disponible sur smartphone ou tablette des titres jusqu’alors réservés aux consoles. Les réseaux 5G, avec leur vitesse de connexion ultra-rapide, pourraient eux permettre de développer des jeux mobiles aux graphismes équivalents à ceux sur consoles et attirer des joueurs plus assidus. «Le concept de jeu nomade va devenir de plus en plus présent, porté par des améliorations des infrastructures mobiles», prédit M. Garrard.