M Claude-Yves Robin, Président de France 5

    France 5 qui avait fait le pari réussi de mettre en ligne l’ensemble de ses magazines gratuits, lance désormais une nouvelle offre VOD. L’ensemble des programmes de la chaîne doivent être accessibles durant une semaine à partir de la première diffusion avant de devenir payants. Ce modèle doit être expérimenté pendant 6 mois. Claude-Yves Robin revient pour média+ sur cette offre VOD, mais également sur les bons résultats en part d’audience et sur les projets en cours.

    – elle et pourquoi maintenant?

    Claude-Yves Robin : C’est assez simple, nous avons capitalisé sur le succès de la VOD gratuite. Depuis un an nous avons mis en ligne l’ensemble de nos magazines. Ils ont été visionnés 4 millions de fois via Internet le mois dernier. Avec la nouvelle offre VOD, le principe c’est que progressivement tous les programmes de France 5 vont être accessibles gratuitement, sur Internet, pendant une semaine à partir de la première diffusion. Notre souhait est d’avoir une offre à la fois de gratuit et de payant. Nous partons du principe que si nous démarrons immédiatement par la VOD payante, l’internaute n’aura pas forcément la démarche de se tourner vers elle. Nous allons mettre en ligne, chaque jour, un documentaire inédit une heure après sa diffusion à l’antenne. Le visionnage sera gratuit durant une semaine, puis payant au-delà, selon le principe de la vidéo à la demande. L’idée c’est de faire comme avec les magazines: créer l’envie de consulter gratuitement dans une résolution de 350 kbits par seconde les documentaires de France 5 et simultanément d’avoir la possibilité de télécharger, d’acheter sur France.fr le documentaire en qualité d’image de type DVD. Cette chronologie de diffusion permettra au téléspectateur qui n’est pas forcément disponible de pouvoir avoir accès au documentaire qu’il souhaitait voir. L’idée c’est de faire une expérimentation pendant 6 mois avec des producteurs, sur le principe du volontariat, et de faire l’analyse de ce qui a marché et voir si on continue avec cette option ou avec une autre. Pour le moment nous avons déjà un public qui répond positivement, une quinzaine de documentaires événementiels sont déjà accessibles en VOD payante. Ce sont des documentaires qui ont une forte identité. L’accès simultané sur l’antenne et juste après sur Internet permet aux documentaires d’avoir un plus large public, notamment du fait de la communication qui est faite sur l’antenne et dans la presse à l’occasion de la diffusion du documentaire.

    média+: Sur le Médiamat de février à février, votre part d’audience progresse sur toutes les tranches, un commentaire?

    Claude-Yves Robin : Ce sont des résultats qui ne concernent que la journée. Le fait que France 5 progresse encore sur la journée, nous sommes naturellement très satisfaits. Comparé à la moyenne de l’année dernière, nous progressons de 6,8 % à 7,2 % de pda. Nous sommes d’autant plus heureux maintenant qu’il y a 10% des foyers qui sont passés au Numérique. Depuis, sur le câble et le satellite, le dernier MediacCabSat fait apparaître France 5, sur les 5 premiers mois de la saison, avec une augmentation de 26% sur les 4 ans et +, et de 50% sur les 4-10 ans en 24h sur 24. Cela montre que France 5 en 24h sur 24 a de la ressource pour progresser dans un secteur très concurrentiel, il y a en effet plusieurs centaines de chaînes qui sont diffusées sur Canal Satellite, TPS, et le câble. Le bilan des soirées est extrêmement positif, c’est le résultat d’avoir depuis le mois de septembre une offre inédite chaque soir en prime time. Le dimanche est consacré à l’investigation, le lundi à l’histoire, le mardi société, le mercredi sciences et environnement, le jeudi art et culture, le vendredi cultures et le samedi découverte et évasion. Nous sommes pour le moment dans un cercle vertueux. Nous bénéficions également du fait d’être sur le canal numéro 5 sur tous les supports chez Canal sat, sur la TNT, le câble, l’Adsl. Il y a juste une exception sur Paris avec Noos, c’est pour cela que nous avons saisi le CSA. Le fait d’être sur ce canal depuis le 4 janvier, permet d’être plus visible pour les téléspectateurs, et visible aux côtés des chaînes historiques hertziennes.

    média+: Avez-vous eu des retours positifs du Club téléspectateurs France Télévisions ?

    Claude-Yves Robin : Plusieurs opérations ont été organisées avec les téléspectateurs, notamment pour France 5, celle de la bibliothèque éphémère lors de la soirée en direct «Une nuit pour lire». Tous les invités de France 5 sont venus avec un livre. Visuellement c’était particulièrement sympathique, car la grande bibliothèque vide en début de soirée, était pleine en deux heures de temps. Le principe, c’était de faire gagner aux téléspectateurs ces livres. 6 500 membres du Club téléspectateurs ont répondu à l’appel.

    média+: Quel projet vous tient le plus à cœur?

    Claude-Yves Robin : Le projet de Collection «Empreintes» prévoit de produire des documentaires centrés sur des personnalités françaises vivantes qui marquent l’histoire ou la mémoire de notre société. Il verra le jour à l’antenne dans une case hebdomadaire dès la rentrée de septembre 2007. Pour le moment, plus de 760 noms de personnalités marquantes ont été proposées à France 5 par plus de 128 sociétés de productions, réalisateurs et auteurs. Un comité éditorial formé des responsables de l’antenne de France 5 et d’Annick Cojean, directrice éditoriale, se réunira régulièrement pour sélectionner les projets. C’est un projet auquel France 5 et moi-même tenons particulièrement, car il s’inscrit sur une durée de quatre ans, sur une vraie ambition. En faisant appel à tous ces producteurs qui souhaitent participer, cela crée une vraie dynamique. Une première liste de 64 personnalités a déjà été retenue, sur lesquelles les producteurs sont en train de travailler. Nous mettons toutes les informations en ligne sur France 5.fr à chaque étape franchie.