Mathieu QUETEL, vice-Président du SIRTI

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Dans le cadre de la préparation de la nouvelle loi audiovisuelle, quelles seraient les principales propositions du SIRTI ?
Mathieu QUETEL
Nous aimerions proposer trois axes vis-à-vis de la nouvelle loi audiovisuelle en préparation. Le premier point est lié à un accès libre et transparent du concitoyen français aux différents modes de diffusion en radio et en télévision. Le deuxième axe serait de veiller à l’égalité dans l’attribution des fréquences. Sur les 1.642 nouvelles fréquences attribuées par le CSA de 2005 à 2012, 742 ont bénéficié aux 4 principaux groupes radiophoniques (NRJ Group, Lagardère, RTL Group, NextRadioTV), contre 366 pour les 140 radios indépendantes adhérentes au SIRTI. Une très forte inégalité s’est ainsi créée et cela met en danger les radios indépendantes pour l’avenir. Troisième point, veiller à ce que les plafonds de concentration soient respectés de façon à ce que nous puissions avoir une visibilité lorsque des fréquences sont attribuées.
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Quel message aimeriez-vous adresser au nouveau président du CSA, Olivier Schrameck ?
Mathieu QUETEL
Je pense qu’une régulation apaisée, transparente, équitable est possible dans ce pays. Au-delà de l’institution, je crois que le Président du Conseil supérieur de l’audiovisuel a un énorme pouvoir pour imprimer sa personnalité dans les décisions qui seront prises. Nous comptons beaucoup sur lui !
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Vous dénoncez une concentration des groupes audiovisuels. Est-ce un réel problème pour les éditeurs indépendants que vous représentez ?
Mathieu QUETEL
Au-delà des éditeurs indépendants, c’est un problème pour nos concitoyens. Lorsqu’ils consomment un média TV, radio ou presse, beaucoup d’entre eux ne savent pas qu’un même groupe possède de nombreux supports. Cela pose un problème d’accès à l’information. Plus les groupes et les fréquences sont concentrés aux mains de quelques uns, plus l’avenir des PME que nous sommes, est en jeu. Sur le marché publicitaire national, il est d’ailleurs impossible pour un éditeur indépendant d’y avoir accès sans passer par un groupe audiovisuel national.
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La Radio Numérique Terrestre, une bataille sans issue pour le SIRTI ?
Mathieu QUETEL
Bon nombre de personnes parlent des difficultés et de l’échec de la RNT. Mais pendant que ces atermoiements ont lieu en France, d’autres pays européens se sont emparés du dossier et ont été extrêmement actifs. La semaine dernière, en République Tchèque, le Groupe Lagardère a déclaré être favorable à la RNT et qu’il allait s’y investir fortement. En Belgique, NRJ est un moteur important dans le lancement de la radio numérique. Il n’y a qu’en France que le problème se pose…