Netflix : le nouveau film «Oxygène» avec Mélanie Laurent dès mercredi

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Qu’a-t-elle fait pour mériter ça ? Dans «Oxygène», thriller d’anticipation claustrophobique, tourné juste après le premier confinement et diffusé mercredi sur Netflix, l’actrice Mélanie Laurent suffoque, enfermée dans un caisson de cryogénisation. 

Pour cette production maison, le géant américain de la vidéo en ligne a fait retravailler en France un réalisateur tricolore ayant imposé sa patte et son esthétique léchée dans des films de genre à Hollywood (de «Crawl» à Piranha 3D»…), Alexandre Aja. Mélanie Laurent y joue allongée dans un caisson de la taille d’un cercueil, d’un bout à l’autre des 100 minutes cauchemardesques du film. Son personnage, enfermé avec pour toute compagnie la voix d’un assistant numérique personnel (celle de Mathieu Amalric), tente de reconstituer le puzzle de son passé pour s’évader. Mais l’oxygène vient peu à peu à manquer. Suffocation, crise de panique, angoisse, larmes…. «Un rôle tourné à l’instinct», confie en souriant l’actrice qui, à 38 ans, ne s’est «jamais sentie aussi fatiguée» de toute sa vie que devant la caméra d’Alexandre Aja. «J’ai rampé jusqu’à mon lit tous les soirs», mais avec «ce sentiment que j’ai eu très peu de fois dans mon métier d’actrice, de déplacer des montagnes, d’être allée dans des endroits où je n’ai jamais été», confie-t-elle lors d’une interview en visio. 

«Effet miroir» : Tourner un film de survie à l’été 2020, en profitant du fait que la France est l’un des premiers pays où les tournages ont repris, «il y avait un effet miroir assez fascinant», se souvient Alexandre Aja, dont le film aborde la quête d’identité, ou notre rapport à l’intelligence artificielle. Le scénario a été écrit bien avant la crise sanitaire, mais «il y avait une caisse de résonance tellement énorme avec l’actualité (…) que c’est devenu une sorte d’évidence, de nécessité d’aller explorer ce voyage», poursuit le réalisateur de 42 ans, qui pensait à l’origine confier le rôle à une actrice anglo-saxonne. Avant que la crise sanitaire ne le décide à tourner dans les environs de Paris. Quant à Mélanie Laurent, elle sortait d’un premier confinement passé à la campagne, ses projets en pause pour cause de pandémie, et «avait très envie (…) d’avoir un rôle très fort», confie-t-elle à propos des 25 jours de tournage très physique, tout en contorsions dans un espace exigu. «Il y avait ce truc complètement fou, de faire des journées d’une telle intensité, plongé dans le noir, et de retrouver le soir la canicule en août, en plein déconfinement, où la vie avait repris de manière presque trop normale et trop folle», se remémore-t-elle. «D’habitude, quand on est acteur, on a toujours des respirations, le temps de penser à autre chose… Là, on vivait ça «non-stop»», poursuit l’actrice, qui dit faire «partie de ces gens qui peuvent être à 100.000% sur un film sans s’empêcher de se parler du prochain…». Depuis sa révélation en 2006 dans «Je vais bien, ne t’en fais pas», elle a enchaîné les tournages, passant par la réalisation (dont le documentaire à succès «Demain», avec le militant écologiste Cyril Dion), et faisant une partie du chemin aux Etats-Unis, après son rôle chez Tarantino dans «Inglourious Basterds» (2009). Elle s’était fait plus rare récemment.