Philippe Gault

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Quel est le désarroi revendiqué par le SIRTI, syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes ?

Philippe GAULT

Les PME indépendantes de l’audiovisuel, radios et télévisions, ne sont pas dans les radars du gouvernement. Lorsque ce denier annonce par l’intermédiaire de son journal officieux – Les Echos – une réforme des plafonds de concentration dans l’audiovisuel, nous sommes évidemment très surpris. Ce sujet répond à des demandes très précises de certains grands groupes de l’audiovisuel. Le sujet n’a même pas été évoqué avec les représentants des PME indépendantes de l’audiovisuel que nous représentons. A l’évidence, nous sommes devenus invisibles pour le gouvernement. Pourtant, les TPE et PME du SIRTI emploient 2.500 salariés, dont 500 journalistes, et séduisent chaque jour plus de 10 millions d’auditeurs et de téléspectateurs. Sachant que nous n’existons pas dans la réflexion gouvernementale, nous sommes en grand danger. Le SIRTI s’associe donc, ce lundi, à la journée d’actions de la CGPME pour dénoncer les réformes gouvernementales qui pèsent sur les TPE et les PME, et pour défendre l’entreprise, la croissance et l’emploi.

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Pourquoi le SIRTI – qui réunit 157 radios et TV privées indépendantes, locales, régionales et thématiques – n’est-il pas écouté ?

Philippe GAULT

On se pose la même question ! Malgré nos diverses demandes, nous n’avons jamais été reçus par le Président de la République actuel, sa Ministre de la Culture, sa Secrétaire d’Etat chargée du numérique ou encore Emmanuel Macron, le Ministre de l’Economie qui commente déjà la suppression d’un certain nombre de plafond de concentration. Nos arguments ne sont pas écoutés. Du coup, nous lançons un cri d’alarme en disant au gouvernement qu’ils passent à côté d’une grande partie de la réalité. Et d’ailleurs, les résultats très décevants de leur politique sont peut-être liés en partie au fait qu’ils ignorent tout un pan de l’économie française et de l’économie de l’audiovisuel.

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Le lancement de la RNT en juin dernier. Réussite ou échec ?

Philippe GAULT

C’est un succès car notre responsabilité en tant qu’éditeur était de lancer une 2ème offre à Paris, Marseille et Nice. Plus de 100 programmes sont aujourd’hui disponibles dans ces villes. Les éditeurs ont fait leur travail, ils ont pris des risques et supportent leurs charges. La prochaine étape sera de savoir si le gouvernement se décidera enfin d’y aller ou pas. Le temps de l’indécision est passé.

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La radio va mal selon la dernière vague Médiamétrie. Quelle est votre analyse ?

Philippe GAULT

Le média radio est menacé. Il génère 80% d’audience/jour, et il est tombé à 75% sur Paris. C’est une baisse brutale de 350.000 auditeurs en IDF en septembre/octobre par rapport à l’année dernière. Lorsque les nouveaux usages s’installent, le numérique a montré dans de nombreux domaines qu’il y a d’abord un plateau, puis une cassure. Nous sommes probablement à la veille de la cassure. Cela se constate en France mais aussi dans d’autres pays. Des réactions diverses et beaucoup d’initiatives ont été prises dans le domaine du numérique. En France, nous restons en panne sur la case RNT. Les initiatives prises dans la numérique par la plupart des «grands» acteurs ne sont pas à la hauteur. Cette réaction met en danger le média radio.