Québec : la scène locale en pleine effervescence

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Nominations aux Oscars et aux Césars, déluge de prix dans les festivals étrangers, les jeunes réalisateurs québécois ont la cote. Nouvelle vague? Mouvance? Chose certaine, la scène locale est en pleine effervescence. «Entre 2 films de Denys Arcand on peut commencer à exister», plaisante Denis Villeneuve, réalisateur d’«Incendies», une histoire de jumeaux à la recherche de leurs racines au Moyen-Orient, qui a été sélectionné l’an dernier aux Oscars et cette année aux Césars français. Après «Incendies» de Villeneuve, c’est au tour de «Monsieur Lazhar» de Philippe Falardeau, histoire toute en finesse d’un réfugié algérien au Québec, d’être sélectionné pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Des réalisateurs de la province francophone ont été 5 fois en lice pour la prestigieuse statuette, 3 fois avec le maître Denys Arcand, lauréat en 2004 pour les «Invasions Barbares», puis 2 fois en 2 ans, avec Villeneuve et Falardeau. «Il s’est passé quelque chose il y a peut-être une dizaine d’années, une nouvelle génération de réalisateurs… qui s’est ouverte à des sujets plus larges, qui s’intéressaient aux autres», se remémore Luc Déry, grand manitou de Micro_Scope, producteur d’«Incendies» et de «Monsieur Lazhar». Au cours des dernières années, un nouveau torrent de jeunes réalisateurs a déferlé. Xavier Dolan a séduit les cinéphiles grâce à des films pleins de jeunesse témoignant d’une rare maîtrise des codes du cinéma. Mais Dolan n’est pas seul. Denis Côté, Stéphane Lafleur, Maxime Giroux, Sébastien Pilote, Anaïs Barbeau-Lavalette, Anne Émond se sont aussi imposés avec des oeuvres singulières. Le Québec produit entre 30 et 40 long-métrages de fiction par an, financés en majeure partie par des bailleurs de fonds publics, la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (Sodec) et Téléfilm Canada.