Rachat de «l’Est Républicain»: le SNJ veut le remplacement des 110 départs

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Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a demandé samedi le remplacement des 110 journalistes qui devraient quitter les rédactions de l’«Est Républicain», de «Vosges Matin» et des «Dernières Nouvelles d’Alsace» (DNA), après le rachat du groupe Est Républicain par le Crédit mutuel. «Le SNJ demande d’urgence le remplacement des 110 postes manquants, gage de qualité des titres concernés», écrivent les sections syndicales SNJ des 3 quotidiens régionaux dans un communiqué. Les journalistes avaient jusqu’au 31 décembre pour faire savoir s’ils souhaitaient bénéficier de la clause de cession, qui permet à un salarié de quitter de sa propre initiative un journal lorsqu’il est cédé, tout en percevant des indemnités de licenciement. Selon les représentants syndicaux des différentes publications, quelque 55 journalistes sur 190 quitteraient les DNA (environ 30% des effectifs), une dizaine «Vosges-Matin» (20%) et une quarantaine «l’Est Républicain» (20%). Le SNJ, majoritaire dans le collège journalistes des trois journaux, pointe une «véritable saignée», qui traduit «un profond désarroi au sein de rédactions traumatisées». «Les journalistes craignent en effet que le pluralisme disparaisse en Alsace, Lorraine et Franche-Comté (…) Le silence qui entoure les projets éditoriaux du nouvel actionnaire et le climat d’opacité ajoutent à l’angoisse, un climat soigneusement entretenu pour démobiliser ceux qui croient encore à leur métier», explique le syndicat.
D’après des sources syndicales, les salariés sont dans l’incertitude complète quant aux projets de leur nouveau président Michel Lucas, et ne savent pas comment ils travailleront avec des effectifs nettement réduits.