S. Bedin (FICAM) : Nous constatons une évolution positive du nombre de projets concernant la fiction

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Stéphane Bedin, Délégué Général Adjoint de la FICAM

Alors que le Festival de Cannes s’est terminé samedi dernier, la Fédération des Industries du Cinéma, de l’Audiovisuel et du Multimédia livre ses chiffres pour le 1er trimestre 2018. L’occasion pour media+ de renconter Stéphane Bedin, Délégué Général Adjoint de la FICAM.

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Comment évolue le volume de projets concernant les longs-métrages de fiction?

Stéphane Bedin

Nous constatons une évolution positive du nombre de projets concernant la fiction. Alors qu’au 1er trimestre 2008, nous comptions 25 projets, nous en annonçons 41 pour le 1er trimestre 2018. Le Crédit d’Impôt, qui permet de soutenir les productions en baissant les charges fiscales, est la cause de cette évolution. Cependant, nous remarquons une baisse du nombre total de semaines de tournage. Là encore, la question du budget en est la cause. Plus on tourne, plus ça coûte cher. De plus, nous observons une baisse du taux de délocalisation qui atteint 21%. C’est-à-dire que les producteurs français tournent de moins en moins à l’étranger et reviennent en France. Grâce aux avantages du Crédit d’Impôt, nous nous sommes donc alignés à nos concurrents, comme la Belgique, ce qui nous permet de rester en France pour les tournages. Enfin, nous constatons que le taux de délocalisation des moyens de tournage, donc du matériel, de la lumière et des machineries, s’élève à 30,4%. Ce qui signifie que nous continuons d’emprunter du matériel étranger pour tourner et produire.

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Le nombre de projets concernant les longs-métrages dans l’animation est très bas… Est-ce dû à un manque de moyens ou un désintérêt pour ce genre ?

Stéphane Bedin

Les chiffres sont bas, certes, mais stables par rapport aux autres années. Au 1er trimestre 2018, un projet est en préparation. C’est le même chiffre qu’en 2014 ou qu’en 2015. La raison est assez simple : un film d’animation est beaucoup plus long à monter et à produire, donc c’est plus onéreux. La France a beaucoup de progrès à faire et il y a possibilité de faire beaucoup plus.

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Votre baromètre annonce 53 projets, tous genres confondus, en préparation pour le premier trimestre 2018. Comment se porte le marché français ?

Stéphane Bedin

En Europe, la France est le 1er producteur. Au niveau mondial, nous sommes troisième. La France est un des cinémas les plus efficaces et les plus reconnus. L’Hexagone est une terre de cinéma. Les producteurs étrangers viennent en France pour les avantages fiscaux mais aussi pour les lieux, les paysages et le savoir-faire. Très souvent, ces derniers viennent en France avec des acteurs étrangers mais font appel à des prestataires français pour la technique. Ce qui n’est pas négligeable.

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Le budget moyen par film est de 4,9 M€ au 1er trimestre 2018 contre 6,9 M€ au 1er trimestre 2017. Pourquoi une telle baisse ?

Stéphane Bedin

Le financement est effectivement en baisse. Seulement trois films ont un budget supérieur à 10 millions d’euros et aucun projet n’a un budget supérieur à 20 millions d’euros. Pour cause : la baisse de financent des chaînes de télévision. En effet, Canal +, acteur historique du financement du cinéma, baisse depuis 4-5 ans ses investissements. En 2017, Canal + investissait 120 millions. La somme des investissements dans le cinéma de la part des régions atteint aussi 120 millions d’euros en moyenne.

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Comment se portent les longs-métrages documentaires ?

Stéphane Bedin

Ils sont certes moins nombreux que la fiction mais très présents quand même: 11 projets au 1er trimestre 2018. La fiction reste le genre le plus prisé et le plus demandé par le cinéma mais les documentaires ont leur public et leurs festivals.