Sénat : la commission d’enquête sénatoriale sur l’utilisation du réseau social TikTok débutera ses travaux lundi

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La commission d’enquête sénatoriale sur l’utilisation du réseau social TikTok débutera ses travaux lundi, avec l’audition d’un chercheur en intelligence artificielle, Marc Faddoul, spécialiste des algorithmes.

Créée à la demande du groupe Les Indépendants, la commission d’enquête a tenu mercredi sa première réunion pour constituer son bureau. Le président du groupe Claude Malhuret en sera le rapporteur et le socialiste Mickaël Vallet le président.

«L’actualité aux États-Unis, au Canada, et en Europe, conforte notre initiative au Sénat», a estimé M. Malhuret.

«Nous ne sommes pas en mesure d’affirmer que TikTok n’est pas un instrument potentiel de désinformation ou de manipulation au profit de régimes non démocratiques, ni que son utilisation est sûre au regard de la nécessaire protection des données.

La commission d’enquête permettra de faire toute la lumière sur ces questions et fera des recommandations», a-t-il développé.

Pour Mickael Vallet «le succès impressionnant de TikTok, notamment auprès de la jeunesse, rend plus nécessaire encore de dissiper certaines zones d’ombre: comment fonctionne son algorithme, pourquoi est-il plus addictif que d’autres réseaux, a-t-il des effets néfastes sur le développement du cerveau des adolescents et des enfants ?».

Le ministre délégué au Numérique Jean-Noël Barrot recevra ce vendredi 10 mars l’un des responsables mondiaux du réseau, en pleine tournée européenne pour répondre aux critiques sur son utilisation des données, a indiqué ce mercredi 8 mars 2023 le ministère.

Jean-Noël Barrot compte demander à Erich Andersen, conseiller général de ByteDance, maison-mère de TikTok, «la feuille de route et les engagements de l’entreprise» ainsi qu’un «calendrier opérationnel précis» des mesures prises pour protéger les données de ses utilisateurs, a précisé le ministère.

Dans un contexte de défiance croissante des Occidentaux à l’égard du réseau social chinois, les Etats-Unis ont pour leur part fait cette semaine un pas significatif vers une interdiction de la très populaire application, via un projet de loi soutenu par la Maison Blanche.