Stéphane MARTIN, Directeur général de l’ARPP

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L’ARPP, Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité, existe en France depuis plus de 75 ans. Comment évolue la structure, quelles sont les tendances publicitaires perçues par l’autorité, quelle place pour la publicité cinéma à la TV ? Réponse avec Stéphane MARTIN, Directeur général de l’ARPP.

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L’ARPP est l’organisme de régulation professionnelle de la publicité en France. Rappelez-nous les missions prioritaires ?

Stéphane MARTIN

Dès l’origine, la mission statutaire de l’ARPP est de développer et de favoriser les bonnes pratiques en matière de publicités loyales, véridiques et saines. Avec ce socle de loyauté, notre démarche est de rappeler l’existence de ces règles déontologiques fixées par l’ensemble de la profession publicitaire (annonceurs, agences, médias) qui nous a créée, qui nous administre et qui nous finance. Nous nous positionnons comme un conseil. Nous donnons ainsi des avis systématiques avant la diffusion des publicités. Il faut rappeler que chacun doit participer à la continuité de l’autodiscipline publicitaire car une seule mauvaise publicité peut engendrer non seulement de vraies difficultés pour la marque mais aussi pour le secteur. Les acteurs du marché doivent tous se sentir impliqués afin que la représentativité de la publicité demeure toujours optimale.

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Les bonnes pratiques publicitaires perdurent-elles ? Quelles sont les plaintes récurrentes que vous recevez ?

Stéphane MARTIN

En radio ou en TV, nous avons très peu de plaintes sur les publicités diffusées. Dans la plupart des cas, les protestations reposent sur la représentation de la personne humaine ou des stéréotypes. Mais au global, moins de 10% des plaintes sont fondées au regard de nos règles déontologiques. Pour rappel, nous avons des engagements avec les pouvoirs publics, les ministères, et les autorités administratives telles que le CSA ou l’ARJEL.

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Quelles sont les tendances émergeantes dans les publicités audiovisuelles ?

Stéphane MARTIN

Le ton irrévérencieux des publicités est un peu passé. Être grinçant, clivant ou sarcastique n’est plus un terrain utilisé par les annonceurs puisqu’il y a un phénomène d’évitement qui s’est accru. Les publicités d’aujourd’hui s’inscrivent dans une tendance «feel good» liée au respect, à l’empathie et au vivre ensemble, avec des spots plutôt de type comédie. Nous observons aussi  un travail plus poussé des agences sur la création, le son, l’image, la typographie et la mise en scène des différentes publicités.

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Autre sujet, la publicité en TV pour le cinéma. Quel est le positionnement de l’ARPP ?

Stéphane MARTIN

L’ARPP ne prend pas de position sur la régulation. Nous avons été auditionnés par le CSA et nous avons exposé notre point de vue. Il s’avère que nous rendons déjà des avis sur des bandes-annonces de films pour des chaînes et des services de médias audiovisuels qui n’ont cette restriction. Nous le faisons également depuis très longtemps sur les déclinaisons vidéos. Mais quelque soit l’évolution de la réglementation, l’ARPP possède un savoir-faire de recommandations dans ce domaine.