«Bienvenue à nos télespectateurs»: avec Laurent Ruquier aux commandes, T18 est née vendredi, avec la volonté de faire grandir le public et d’ouvrir les esprits. Ses patrons – Denis Olivennes, Valérie Salomon et Christopher Baldelli – ont pressé symboliquement le bouton à 19h45 depuis la régie, actant la première naissance d’une chaîne sur la TNT (télévision numérique terrestre) depuis une dizaine d’années. «Composez le 18 sur votre télécommande», a invité Laurent Ruquier, entouré de deux autres animateurs de la chaîne, Matthieu Croissandeau et Ava Djamshidi, pour cette émission d’ouverture en direct. 18, comme le numéro des pompiers, «pour éteindre le feu de l’information», ou comme l’âge de la majorité, ont-ils souri, sur fond de décor bleu et blanc, les couleurs du logo. C’est une chaîne généraliste gratuite, qui déclinera «les 3 D»: documentaires, débats et divertissement. T18 a l’ambition d’être «la télé qui s’amuse à réfléchir». Elle correspond à la volonté, «dans un monde violent, brutal, fanatisé parfois, sectaire souvent, (d’)une chaîne qui soit ouverte au grand air, qui essaie d’approcher la réalité dans sa complexité, de faire progresser les esprits sans s’embêter», a expliqué Denis Olivennes, président du conseil de surveillance de CMI France, groupe propriétaire de T18. S’exprimant en français, Daniel Kretinsky, le milliardaire tchèque à la tête de l’empire CMI, a promis dans un message vidéo de garantir l’indépendance de la chaîne et dit son attachement à la France, qui «a la capacité d’inspirer d’autres pays». Lancer une chaîne constitue un pari pour CMI France, groupe de presse (Marianne, Elle, Franc-Tireur…) qui n’avait jusqu’alors pas d’activité dans l’audiovisuel. L’investissement s’élève à 30 millions d’euros. En verve, Laurent Ruquier a exposé la grille des programmes. Matthieu Croissandeau (ex-BFMTV) présentera du lundi au vendredi à 22h30 «Pour tout dire», une émission de débats sur trois sujets d’actualité chaque soir. Ava Djamshidi, rédactrice en chef du magazine «ELLE», animera pour sa part le lundi soir «(En)quête de sens», avec un documentaire suivi d’échanges sur des questions de société. L’ex-star de France 2 Laurent Ruquier, 62 ans, pilotera le samedi à 20h00 une émission culturelle d’une heure autour d’un invité, baptisée «Chez Ruquier». En duplex depuis l’Italie pour cause de tournage, une autre animatrice a fait un coucou, Julie Andrieu, qui présentera à partir de septembre un magazine de voyages et de gastronomie. Place au premier film une heure après: «Yves Saint-Laurent» de Jalil Lespert avec Pierre Niney. Les films démarreront toujours tôt sur T18, a indiqué le président de la chaîne Christopher Baldelli, ce qui doit permettre de damer le pion à une partie de la concurrence. Il n’y a pas eu de couac pour ce lancement, un soulagement pour les équipes. «Longue vie à T18!», a clamé Denis Olivennes depuis les salons attenants, avant de trinquer au champagne, sous les yeux du président du régulateur de l’audiovisuel, Martin Ajdari. Cela fait moins de six mois que l’Arcom a donné son feu vert à la chaîne, dont l’idée a commencé à germer il y a un an seulement. «Il a fallu qu’on gagne, qu’on monte l’équipe, qu’on trouve les identités visuelle et sonore, qu’on imagine les programmes, qu’on achète des programmes… C’est un travail vertigineux» et «on a bossé jour et nuit», lâche Denis Olivennes. Il a retrouvé dans le 15e arrondissement de Paris les anciens plateaux de Canal+, maison qu’il a quittée en 2002. Le studio de T18 est voisin de ceux où sont tournées nombre d’émissions comme «Quotidien» pour TMC et «Quelle époque!» pour France 2.
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