TF1 lance aujourd’hui sa grande série évènement «Les Combattantes» 

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L’équipe du «Bazar de la Charité», Audrey Fleurot en tête, plonge au début de la Grande guerre à partir de lundi sur TF1 avec «Les Combattantes», fresque féministe et romanesque une nouvelle fois co-financée par Netflix et la Une, qui mise gros. Prostituée en quête d’un proche, infirmière pourchassée par un policier, religieuse en pleine crise de foi et épouse contrainte de gérer l’usine de son mari… Cette mini-série en huit épisodes de 52 minutes retrace les destins fictifs mais «hors du commun» de quatre héroïnes, interprétées par Audrey Fleurot, Camille Lou et Julie de Bona, le trio du «bazar», rejointes par Sofia Essaïdi, ainsi que Sandrine Bonnaire, Tchéky Karyo, Laurent Gerra ou encore Tom Leeb. «Le Bazar de la Charité» se déroulait à Paris au crépuscule du XIXe siècle, partant d’un incendie qui a réellement ravagé la salle du même nom, faisant plus de 120 morts, essentiellement des femmes. Avec «Les Combattantes», TF1 entraîne cette fois les téléspectateurs dans les Vosges, en septembre 1914, pendant la guerre de mouvement qui a précédé celle des tranchées et «qu’on voit très peu dans les films», a rappelé la productrice Iris Bucher lors d’une conférence de presse en juin. Mais la recette reste la même: romance, manipulations, costumes et décors spectaculaires, réalisation d’Alexandre Laurent… et surtout un budget hors norme pour une production télé hexagonale, de plus de 20 millions d’euros, via un «deal gagnant-gagnant» avec Netflix, selon Iris Bucher. Inauguré avec «le Bazar» (plus de 17 millions d’euros), ce type de partenariat permet à TF1 d’élever ses ambitions tout en rayonnant à l’international, abonde sa directrice artistique de la fiction française, Anne Viau. 

Pousser les curseurs : Regardé par plus de 6 millions de téléspectateurs en moyenne en direct en France et diffusé mondialement, «le Bazar de la Charité» a ainsi fait l’objet de remakes en Turquie et en Italie, rappelle-t-elle. De quoi justifier la suite «d’anthologie» (avec des personnages et intrigues renouvelées) imaginée à partir du projet d’une jeune autrice, Cécile Lorne. D’autant plus que les comédiennes du premier opus n’ont pas hésité à «s’engager», poussées par «l’envie de se retrouver» et par le «gage de qualité» représenté par le duo Bucher/ Laurent, a expliqué Audrey Fleurot, également séduite par une période importante «sociologiquement». «Je trouve ça super qu’on parle de femmes qui à cette époque avaient du mal, encore plus évidemment qu’aujourd’hui, à trouver leur place à des postes a priori masculins», a renchéri Sofia Essaïdi, ancienne candidate de la Star Academy, prochainement au cinéma dans «Nostalgia». Les personnages masculins ne sont pas oubliés pour autant et sont même plus étoffés que dans «le Bazar». Si le réalisateur Alexandre Laurent s’est évertué à ne pas tomber dans «la surviolence» propre à la guerre, la série comporte certaines scènes assez crues, notamment sexuelles. «Cela fait un certain temps qu’à la fiction de TF1 on ose pousser les curseurs» pour séduire un public «éduqué en matière de série», reconnaît Anne Viau. Reste à voir s’il suivra. L’enjeu est de taille pour TF1, qui vient d’annuler son mariage avec M6 et voit ses audiences impactées par son conflit avec Canal+, qui a cessé de diffuser les chaînes du groupe. Or la concurrence s’annonce rude face à «L’amour est dans le pré» sur M6 et la nouvelle saison des «Rivières pourpres» sur France 2. «Je suis extrêmement sereine», assurait Anne Viau en juin, confiante en sa «pépite».