Trois questions à … André de Semlyen, Dirigeant et fondateur de la chaîne d’animation japonaise Gong

    Lancée il y a un an dans plus de trente pays en Europe et en Amérique du Nord, Gong, la première chaîne d’animation japonaise, connaît des débuts prometteurs. André de Semlyen, un de ses dirigeants, revient sur la création de la chaîne et nous dévoile ses ambitions de faire d’elle un carrefour unique.

    média + : Comment est née Gong ?

    André de Semlyen : L’idée est venue d’un constat de mon associé, Benoît Runel et moi-même. Nous étions immergés dans les programmes d’animation depuis de nombreuses années puisque Benoît Runel était vice-président exécutif en charge des programmes, des acquisitions et des coproductions chez Fox Kids / Jetix Europe (une société du groupe Walt Disney) ; quant à moi, j’étais vice-président de Turner Broadcasting System et directeur des chaînes Cartoon Network, Boomerang et TCM. Nous pensions que le futur de la «paye tv» (télévision numérique payante) ne serait plus celui du début des années 2000, mais se ferait sur des modes à la demande, en utilisant de nouveaux écrans et de nouveaux réseaux. L’un des problèmes de la télévision payante aujourd’hui, ce sont les coûts de transport élevés, qui fraînent la croissance. De plus, les opérateurs ont besoin aujourd’hui de proposer autre chose à leurs clients.

    média + : Quelle cible visez-vous et comment peut-on disposer de la chaîne ?

    André de Semlyen : Nous connaissions bien l’univers de l’animation japonaise. Ce type nouveau de programme n’est pas destiné aux enfants mais aux 15-25 ans. Cette cible n’est pas servie en Europe. La France est le troisième pays consommateur de bandes dessinées. Un tiers des bandes dessinées achetées sont des mangas. Les jeunes sont également très consommateurs de jeux vidéo et d’Internet. Mais il n’y a pas, pour les amateurs, de possibilité d’aller plus loin. Nous voulons leur proposer des choses qui les intéressent et qui ne sont pas disponibles ailleurs. Il y a différents modes de consommation: la vidéo à la demande sur la télévision et le téléphone, le service de téléphonie sous forme de chaîne, et le service basé sur une plateforme gratuite. En France par exemple, c’est un marché très mature en matière de pénétration du haut débit et des offres Internet, et le taux de vitesse de connexion est très élevé.

    média + : Le 19 juin, vous avez lancé une version «custumisée» de Gong sur You Tube. Quel premier bilan dressez-vous de cette première année d’activité et quelles sont vos ambitions ?

    André de Semlyen : Nous sommes très contents de ce partenariat. Il permet de positionner la marque sur un site qui est très visité. Nous y proposons une offre découverte, ce qui signifie qu’il n’y a pas l’intégralité des programmes. En fait, l’offre se fait en fonction des supports. A chaque support correspond un type de programmation spécifique. C’est d’ailleurs ce qui est compliqué aujourd’hui. De plus, l’offre est différente en fonction des pays. C’est pourquoi nous essayons de trouver des producteurs japonais qui proposent des produits adaptés. Il est encore trop tôt aujourd’hui pour dresser un bilan, mais c’est totalement concluant. La chaîne a été bien accueillie et tout ceci nous incite à poursuivre le plan que nous nous sommes fixés. Notre objectif est «d’hyperdistribuer» la chaîne sur les territoires majeurs européens que sont la France, l’Espagne, la Grande-Bretagne et l’Italie pour que notre notoriété fasse de la chaîne un véritable carrefour unique.