Trois questions à … Hervé Chabalier, P.-D.G. de l’agence de presse Capa et organisateur du premier Festival européen des Quatre Ecrans
Les professionnels doivent «intégrer la part de plus en plus importante que le grand public va prendre dans la révolution numérique», estime Hervé Chabalier.
média+ : Quels sont les objectifs de ce festival qui se tient du 27 au 29 septembre à Paris ?
Hervé Chabalier : A la fois, faire en sorte que les professionnels réfléchissent à ce bouleversement formidable représenté par la révolution numérique et qu’ils intègrent dans leur réflexion la part de plus en plus importante que le grand public va y prendre. Il faut que nous puissions être le reflet de cette révolution qui signifie une multiplication des écrans. De deux écrans traditionnels, le cinéma et la télévision, on est passé à l’écran du net et celui du mobile. Avec ces deux derniers, le public n’est plus uniquement spectateur, il est également fabricant, concepteur, réalisateur d’images.
média+ : Dans le cadre du Festival des Quatre Ecrans, quelles sont les compétitions organisées pour le net et pour le téléphone portable ?
Hervé Chabalier : A côté de la compétition autour des programmes de télévision, deux autres s’adressent au public qui pourra proposer ses vidéos à condition qu’elles correspondent à nos règles. Pour le net, les programmes doivent être des mini-fictions du réel, c’est-à-dire inspirées par la réalité, d’au maximum 10′. Pour le mobile, on organise une compétition de «phone-reporters» donc proposée surtout aux étudiants en journalisme, avec des sujets de 30 secondes à 1mn30 sur l’actualité.
média+ : Confrontés à des images tournées par des amateurs, comment les professionnels vont-ils résoudre le problème des sources ?
Hervé Chabalier : Dans les années à venir, le travail des journalistes sera de vérifier la véracité d’images et de films à partir desquels on devra rebondir de deux façons: soit en se disant c’est intéressant, on va aller voir de plus près. Soit il faudra se demander si les images correspondent à nos critères de source, de rigueur, de vérité. Personnellement, j’utiliserais volontiers ces images dès l’instant où je peux affirmer qu’elles correspondent aux critères déontologiques de la presse. Si elles sont utilisées d’un point de vue commercial, il faudra aussi qu’elles soient payées. Ce sont des choses qui vont se mettre en place.