UPFI sonne l’alarme : le potentiel rachat de Believe par Warner Music soulève des inquiétudes 

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Un rachat de Believe, spécialiste français de la distribution musicale, par le géant américain Warner Music Group (WMG) aurait des «conséquences destructrices» sur l’emploi et la création, alerte vendredi le syndicat de producteurs et distributeurs indépendants UPFI. 

Début mars, la major avait fait état de son intérêt pour cette société spécialisée dans l’accompagnement d’artistes et de labels indépendants, introduite en Bourse mi-2021 et déjà convoitée par un consortium fondé par le patron de Believe lui-même, Denis Ladegaillerie. 

Lundi, le conseil d’administration de Believe a invité WMG à déposer une offre formelle d’ici au 7 avril. 

Dans un communiqué vendredi, l’Union des producteurs phonographiques français indépendants (UPFI) affirme vouloir «alerter les pouvoirs publics» sur «une opération hostile» qui aurait, selon elle, des «conséquences destructrices». «Believe doit rester indépendant» et «incarne un modèle de réussite et de résistance au phénomène inquiétant de consolidation à l’oeuvre dans (le) secteur», écrit le syndicat, estimant que cette «rare licorne hexagonale» représente aussi une «voix importante du soft power français dans le domaine culturel». 

L’UPFI met également en avant des préoccupations pour l’emploi en estimant que le plan de licenciement de 600 personnes annoncé en février par Warner Music – soit 10% de ses effectifs – pouvait «raisonnablement laisser craindre de nouvelles coupes dans les effectifs». Début mars, Warner avait indiqué pouvoir valoriser Believe «à un prix d’au moins 17 euros par action». 

Dévoilée le 12 février, l’offre concurrente du consortium de Denis Ladegaillerie, rejoint par les fonds TCV et EQT, propose un rachat au prix de 15 euros par action. 

A la clôture jeudi soir, le titre s’échangeait à 16,92 euros, valorisant le groupe à 1,6 milliard d’euros. Believe avait été introduit en Bourse au prix de 19,50 euros par action.