Vers un métro hyperconnecté: la ligne 15 Sud du Grand Paris Express précurseur de la 5G souterraine 

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A plus de 30 mètres sous terre, des antennes 5G sont installées sur les parois de la ligne 15 Sud du futur métro parisien. Avec la promesse d’assurer aux usagers une connexion internet fiable et continue. A cheval entre Noisy-Le-Grand (Seine-Saint- Denis) et Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne), la gare de Noisy-Champs offre un condensé du «Grand Paris Numérique», pendant du Grand Paris Express, le super métro de 200 km de long que construit la Société des Grands Projets (SGP, ex-Société du Grand Paris), un groupe public, autour de la capitale. L’ambition? Faire qu’un usager «qui est en communication ou regarde un flux vidéo» puisse descendre les escaliers de la gare pour rejoindre la rame, monter et continuer son voyage «sans qu’il n’y ait de coupure», explique Thierry Papin, président de Totem France, filiale de l’opérateur Orange en charge de l’installation du réseau télécoms sur la ligne 15 Sud. Cette ligne, qui doit ouvrir 2025 entre la station Pont de Sèvres (Hauts-de-Seine) et celle de Noisy-Champs, sera la première à être intégralement couverte en 5G. Entre fin 2025 et 2030, quatre lignes nouvelles de métro automatique, numérotées de 15 à 18, doivent être mises en service. Avec à chaque fois, un opérateur est chargé de déployer le réseau télécoms: Totem France pour la ligne 15, donc, l’entreprise espagnole Cellnex pour les lignes 16 et 17, et l’entreprise française TDF pour la ligne 18. 

«Continuité numérique» : «Le Grand Paris Express, c’est 3 millions de voyageurs par jour. Il était pour nous une évidence de pouvoir apporter à l’ensemble de ces voyageurs une continuité numérique», souligne Thierry Montalant, en charge du numérique à la SGP. Pour y parvenir, des émetteurs reliés à quatre antennes 4G ou 5G sont installées sur les parois du tunnel où passeront les métros. Chaque point d’émission est séparé en moyenne de 250 mètres pour conserver la force du signal. «Il y a ces points de concentration qui vont prendre le signal radio de l’opérateur, le transformer pour le remettre sur une fibre optique. La fibre optique nous permet de distribuer au plus près des amplificateurs sans perturber la qualité du signal», précise Thierry Papin. Le réseau de 170.000 kilomètres de fibre optique, lui, «est pleinement protégé dans la voirie, sous le béton, et de manière très intégrée dans les travaux» du Grand Paris Express, complète Thierry Montalant. De quoi faire profiter également la vingtaine de collectivités traversées par la ligne de métro «de ces moyens de communication très performants». La SGP, maître d’oeuvre, rappelle régulièrement qu’il s’agit là du plus grand projet de transport et d’urbanisme en Europe. Initialement évalué à 19 milliards d’euros en 2010, il devrait finalement coûter autour de 35 milliards, selon la Cour des comptes.