70ème Festival de Cannes : des personnalités du cinéma racontent leur premier Festival

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Pour la 70e édition du Festival de Cannes, des personnalités du cinéma racontent leur premier Festival et/ou leur meilleur souvenir:

– L’actrice espagnole Victoria Abril: «Mon meilleur souvenir, c’est ma 1ère sélection officielle avec «La Lune dans le caniveau» de Jean-Jacques Beineix en 1983. La presse a été très dure avec le film et avec Beineix, mais je ne sais pas pourquoi ils ont décidé de m’épargner…».

– L’actrice française Anouk Aimée: «Ma 1ère fois, c’était en 1952 pour présenter «Le Rideau cramoisi» d’Alexandre Astruc. J’ai 3 souvenirs sublimes. Le 1er, c’était d’être avec Federico Fellini et Marcello Mastroianni au Carlton (pour «La Dolce Vita» en 1960). C’était magique. Le 2ème, c’était «Un homme et une femme» (en 1966). On nous avait mis dans un hôtel très correct. A cette époque, on connaissait la Palme dès le matin. Et quand il ont découvert qu’on l’avait, ils nous ont tout de suite mis au Carlton. Je me souviendrai toute ma vie de la salle debout devant Claude Lelouch, qui avait 28 ans. Tout le monde applaudissait le petit film qu’on avait fait entre nous. Le 3ème, ça a été de recevoir le prix d’interprétation féminine (en 1980 pour «Le saut dans le vide» de Marco Bellocchio)».

– Le réalisateur espagnol Pedro Almodovar: «Mon 1er festival de Cannes, c’était en 1983. Je suis allé au Palais voir «Identification d’une femme» d’Antonioni et «L’Argent» de Bresson. Je me suis installé très loin de l’écran, dans les derniers rangs de la corbeille, mais j’en ai énormément profité. J’étais heureux. Je me sentais au paradis».

– Le réalisateur marocain Nabil Ayouch: «Ma 1ère rencontre avec la sélection cannoise date de 2012, avec «Les Chevaux de Dieu» dans la section Un Certain regard». «Ce jour-là, je n’oublierai jamais l’émotion dans les yeux d’Abdelilah Rachid, le comédien principal de mon film. Avant le tournage, il m’avait dit : «Nabil, je suis né à Sidi Moumen (bidonville d’où sont issus les kamikazes des attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, NDLR). Et pourtant, j’ai un rêve, celu de devenir acteur. Et je veux aller au Festival de Cannes. Et j’aimerais que ce soit avec «Les Chevaux de Dieu». A l’époque, je lui avais répondu qu’il allait un peu vite et qu’il fallait d’abord le tourner, ce film. Mais c’est lui qui a eu raison…»

– L’actrice italienne Monica Bellucci: «Mon 1er festival, c’était en 2000, ça fait déjà 17 ans. C’est la 1ère fois que je montais les marches à Cannes et j’étais avec Morgan Freeman et Gene Hackman, pour un film américain qui s’appelait «Suspicion». Même si j’étais bien entourée, ça ne m’a pas empêché de trembler». «Mon meilleur souvenir, c’est à chaque fois. C’est toujours une grande émotion d’être à Cannes. Quand j’ai été dans le jury en 2006, ça a été intense mais beau. C’est une grande responsabilité. On voit trois films par jour, on ingère beaucoup d’informations, ce qui pour quelqu’un qui n’est pas journaliste est quand même des fois difficile. Mais c’était une belle expérience».

– Le producteur français Dominique Besnehard: «J’étais un jeune responsable de casting. J’avais joué dans «La Drôlesse» de Jacques Doillon, et j’étais descendu en 1979 avec la jeune comédienne, la petite Madeleine Desdevises, qui venait de la campagne, de la Normandie profonde. On a pris le train, même pas l’avion. On a traversé la France et on est arrivés à Cannes. On avait l’impression de deux campagnards qui débarquaient. Elle n’avait jamais vu la mer».